Martinique : contamination au chloredécone. 90% de la population concernée

Le chlordécone est un traitement agricole chimique interdit dès 1977 aux Etats-Unis. Mais il  a continué d’être utilisé intensivement aux Antilles par les jusqu'en 1993 dans les bananeraies.

Le pesticide peut persister dans les sols environ 600 ans. Il donc est toujours présent dans les sols et l’on retrouve sa trace dans certains aliments végétaux, animaux et même dans l’eau… 90 % de la population de la Martinique serait contaminé par ce perturbateur endocrinien, supposé cancérogène.

L'État doit prendre sa part de responsabilité dans la pollution au chlordécone aux Antilles et avancer sur le chemin de la réparation, a déclaré Emmanuel Macron, ce 27 septembre, où il s'exprimait depuis une exploitation de Morne rouge, à la rencontre d'un agriculteur concerné.

Il est possible d'avancer davantage sur la question des maladies professionnelles pour les personnes particulièrement exposées, a affirmé Emmanuel Macron.

La procédure d'ouverture du registre des maladies professionnelles sera engagée par le gouvernement dès le 2 octobre pour le régime général (de la Sécurité sociale) et le 9 octobre pour le régime agricole, a-t-il assuré.

Bien que l'on présume un lien avec les naissances prématurées, les retards de développement et d'autres pathologies…, l'état des connaissances scientifiques ne permet pas de certifier la dangerosité de la molécule pour la santé humaine… a fait valoir toutefois, le chef de l’Etat. Il ne serait pas responsable de promettre une réparation individuelle pour tous, a conclut Emmanuel Macron.

Pourtant, la Martinique compte 227 cas de cancer de la prostate pour 100 000 habitants, soit 2 fois plus qu'en métropole… Maître Harry Durimel dénonce des risques avérés, un scandale sanitaire et met en cause l'Etat.

De surcroît, malgré des plans de prévention nationaux mis en place depuis 2008, le dépistage du chlordécone reste payant : 140€ La prise de sang. Une pétition est en ligne pour demander sa gratuité.