Footballeurs et magistrats, les nouveaux ennemis de François Hollande

François Hollande aime passer du temps en compagnie des journalistes.

Beaucoup…

D’ailleurs, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, journalistes à Le Monde, ont été reçus une soixantaine de fois depuis le début du quinquennat. Ils ont rassemblé les confidences du chef de l’Etat depuis 2012, dans un recueil qui paraît ce jeudi : Un président ne devrait pas dire ça…

Immanquable ! François Hollande a réussi à se faire de nouveaux ennemis : footballeurs et magistrats unis par l'humiliation publique.

De la part d'un président qui se targue d’être fan de foot, le lecteur curieux trouvera inattendus ces propos sur les joueurs : Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation, affirme-t-il avant de déclarer qu'il donnerait bien à certains des leçons de musculation du cerveau.. Beau joueur, Jonas Martin, ex de Montpellier passé au Betis Séville, a déjà publié sa digne réponse à l'offense, sur son compte Twitter : Moi, footballeur professionnel français…

En ce qui concerne la magistrature, c'est l'insulte de trop pour l’ensemble du corps judiciaire pénétrée de son rôle de garant de l'État de droit. François Hollande n’aurait pas hésité à qualifier d’institution de lâcheté : C'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux.… On n'aime pas le politique !

Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, a pris la parole en préambule d'une séance très solennelle : Le président de la République en exercice a laissé publier de tels propos ! s’est il indigné. Il n'est pas concevable que sa charge puisse être utilisée pour contribuer à diffuser parmi les Français une vision aussi dégradante de leur justice a-t-il poursuivi. Ces outrances renouvelées à l'encontre du corps judiciaire posent un problème institutionnel… dénonce, pour sa part, Jean-Claude Marin, procureur général, en colère. Il est plus que temps que la justice s'émancipe de la tutelle de l'exécutif, héritée d'une «tradition monarchique d'un autre temps, a-t-il conclu.

J'ai l'impression d'avoir été prise pour une idiote ! s’offusque Virginie Duval, présidente de l'Union syndicale des magistrats, qui a très bien reçu le président au Congrès de l'USM, la semaine dernière… Sa venue était sans doute une opération de déminage puisqu'il savait que le livre allait sortir suppute–t-elle, consternée, avant de s'interroger, bien légitimement : Pourquoi le Président de la République accuse l'institution judiciaire de lâcheté ? Qu'est ce qu'il entend exactement par lâcheté ? À quoi cela fait-il référence ?