Plus de 112 000 SDF en France : une augmentation de 50% en 11 ans…

81000 adultes et 31 000 enfants, ont fréquenté les services d'hébergement ou de restauration d’urgence dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants. Extraits de Portrait social de la France, édition 2014 (p.123), une enquête de l'Insee publiée ce mercredi, ces chiffres datent du premier trimestre 2012. Ils témoignent d'une réalité qui concernait alors 141 500 personnes en France métropolitaine, en incluant les 8 000 sans domicile recensés dans les communes rurales ou les petites agglomérations et les 22 500 demandeurs d’asile vivant en centres d’accueil. Ce qui représente une augmentation de près de 50 %, depuis 2001, du nombre de personnes dormant dehors, dans des abris de fortune ou des structures d'hébergement.  Une aggravation de la situation déjà dénoncée, avec le manque de moyens, par les associations d'aide ainsi que par le SAMU social, toujours plus saturé. La précarité augmente, le nombre de personnes à la rue explose et montre combien le mal-logement touche des franges de la population différentes : enfants, personnes âgées, femmes isolées, jeunes, salariés... insiste à l'annonce de ces chiffres aujourd'hui Les enfants du Canal en réclamant une réponse forte de la part des pouvoirs publics.

Parmi eux, 45 000 adultes sont nés à l’étranger. Un tiers, le plus souvent originaires de pays d’Europe centrale ou orientale, ne parle pas le français. Près de deux sans-domicile sur cinq sont des femmes mais elles bénéficient, heureusement, de conditions d’hébergement d’urgence plus stables que les hommes, qui constituent la quasi-totalité des sans-abri. Les femmes et les familles sont plus nombreuses parmi les sans-domicile nés à l’étranger. Elles sont rarement laissées dans la rue ou hébergées dans des centres d’urgence car elles sont en prioritaires pour être accueillies dans des logements fournis par une association ou un organisme d’aide. Néanmoins, les sans-domicile nés à l’étranger avec enfants bénéficient moins souvent de cette solution plus stable, en particulier dans les grandes agglomérations hors Paris.

Plus de 4 SDF sur 10 n'ont jamais vécu dansun logement personnel indépendant. Pour ceux qui en ont déjà eu un : 35% l'ont perdu à cause de difficultés familiales (séparation, décès du conjoint, violences conjugales), 30% en raison de problèmes financiers (perte d'emploi, loyers trop élevés, expulsions, etc.

80% sont sous le seuil de pauvreté (moins de 900 € par mois). 1 sans-domicile sur 3 vit avec moins de 300 €. Plus des trois quarts sont inactifs ou au chômage. 25% travaillent mais ne s’en sortent pas beaucoup mieux : les emplois qu’ils occupent sont très peu qualifiés, peu rémunérés et précaires (contrats courts, temps partiel). Un faible niveau de diplôme et/ou une mauvaise maîtrise du Français freinent leur insertion.

86% des sans-domicile interrogés par l’INSEE ont vécu un ou plusieurs événements douloureux : décès d'un parent, handicap ou grave problème de santé… Un quart d’entre eux ont été placés dans leur enfance, en foyer ou en famille d’accueil. Par l’éloignement géographique ou en raison de conflits, les liens sociaux et les soutiens affectifs sont absents.
Seuls 3% bénéficient d’un accompagnement pour être réinséré dans la société…