Premier tour des municipales 2014 : l'abstention record profite au FN

Ce 23 mars, 44,8 millions d'électeurs étaient inviter à se prononcer pour élire les maires des 36 700 communes de France.

Le premier tour des élections municipales a d'abord été marqué par une d'abstention record : 38,62% (contre 33,46 % en 2008), en moyenne nationale. Localement, ce taux franchit même la ligne de 50 % de plusieurs points : à Roubaix (Nord) avec 61,58%, Stains (Seine-Saint-Denis) 61,05%, Les Mureaux (Yvelines) 57,37%, Annemasse (Haute-Savoie) 56,21%, Vénissieux (Rhône) 55,75%…

Il s'agit de la plus faible participation à un premier tour d'élections municipales depuis 40 ans malgré les exemples de Lhoumois (Deux-Sèvres), village de 145 habitants le plus civique de France avec 85% de votants et dela ville de Bastia (Haute-Corse) où seuls 20,72% des inscrits se sont abstenus.

Sans grande surprise, cela apporte donne la mesure de la désillusion

des électeurs après les affaires qui ont affecté la classe politique… notamment ces dernières semaines. Ce climat délétère aurait, une fois de plus, profité… au FN, qui est arrivé en tête à Perpignan, Avignon, Forbach, Fréjus et Béziers*… Avec la victoire de Steeve Briois, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), un candidat du Front National a remporté, pour la première fois de son histoire, une ville de plus de 10 000 habitants dès le premier tour.


Les résultats de ce scrutin, pourtant local, signifient nettement une claque pour le gouvernement largement impopulaire. Le rapport gauche/ droite s'est inversé depuis les dernières élections. Le PS a nettement régressé au profit de l'UMP. Niort a basculé à droite après près de 60 ans de gouvernance de la gauche, tandis que Strasbourg et Toulouse, enlevés à la droite par le PS en 2008, sont en ballotage. A Paris, NKM (UMP) a fait mentir les sondages et se place pour l'instant devant Anne Hidalgo (PS). A Marseille, Patrick Mennucci (PS) est derrière Jean-Claude Gaudin (UMP) en tête et Stéphane Ravier (FN), ne totalisant que 20%. A Limoges, tandis que le FN atteint près de 17%, le score du maire sortant, Alain Rodet (PS), s'effondre à 30%, ce qui le contraindra à un second tour pour la première fois depuis 1995. La gauche risque aussi de perdre Amiens, Angers, Reims, Saint-Etienne et Laval.

Dans une allocution aussi prévisible que guindée, Jean-Marc Ayrault, a bien appelé les forces démocratiques et républicaines à faire barrage au FN au second tour mais inquiétude et déception, voire colère, étaient perceptibles sur les ténors de la majorité…

Pour sa part, le président de l'UMP, Jean-François Copé, très largement réélu** à Meaux(64%), a appelé les électeurs du FN à reporter leurs voix sur les candidats de l'UMP présents au second tour, estimant que les conditions d'une grande victoire de la droite étaient réunies.

Nous nous sommes tous mis d'accord à l'UMP pour refuser toute alliance avec le Front national et refuser le front républicain, a annoncé Henri Guaino, député des Yvelines et ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. François Fillon, ex-Premier ministre UMP, a confirmé : Aucun désistement en faveur de la gauche, ni alliance avec le FN.

*Robert Ménard, un des anciens fondateurs de RSF est le candidat soutenu par le FN. Avec 44,9 %, sa liste devance de plus de 14 points le maire UMP sortant. Avec 18,65 % des voix, le candidat PS, Jean-Michel du Plaa, arrive en troisième position mais Robert Ménard s'est déclaré prêt a travailler avec lui…

** Comme Alain Juppé à Bordeaux (60,95%) et même le couple Balkany à Levallois (51%) !