Mardi noir : médecins au bord de la crise de nerfs

Afin de de protester contre condition de travail en constante dégradation, l’union française pour une médecine libre (UFML), organise ce mardi une journée noire : les médecins voileront leur plaque d’un crêpe noir pour l’occasion et se rassembleront devant le Ministère de la Santé à Paris. Jérôme Marty, président de UFML espère ainsi faire réagir Marisol Tourraine. Il faut lancer une enquête national sur le burn-out des professionnels de santé, revendique-t-il.

Les professionnels de santé sont sérieusement touchés : le (syndrome d’épuisement) professionnel concerne près de la moitié d'entre eux et 14% des décès des praticiens seraient dus au suicide !

Les anesthésistes, les psychiatres, les médecins généralistes et les ophtalmologues sont les plus exposés, précise Jérôme Marty. Dans un parallèle avec la situation des agriculteurs, il dénonce les causes : surcharge de travail, pression et charge administratives trop lourdes, relations parfois tendues avec des patients… qui se comportent en consommateurs de soins.

Sur France Inter, Jérôme Marty a vivement exprimé sa colère et son inquiétude : malgré un taux de confiance à 94% que les politiques envient, les médecins sont accusés de prescrire trop, d'être responsables des déserts médicaux et de creuser les inégalités, et même récemment, de racisme, alors que c'est la seule profession qui prête serment contre cela. Il sont devenus les paillassons de la République ! En France, le tarif d'une consultation de généraliste (23 € contre 40 en moyenne dans l'UE) est parmi les bas d'Europe.

Martine Pacault, responsable de l’entraide au sein du groupe Pasteur Mutualité, a mis en place des consultations de prévention du burn-out* pour les soignants. Le syndrome touche des personnes exigeantes qui ont le sentiment de ne plus pouvoir faire correctement leur travail, praticiens hospitaliers comme libéraux de tous âges, insiste-elle. Ils repoussent sans cesse leurs limites car ils ont toujours été habitués à être tournés vers les autres, au détriment d’eux même…

Au risque le voir s'aggraver de nombreux professionnels continuent à exercer en dissimulant un profond malaise. Quitte à se mettre en danger ainsi que leurs patients… Difficiles à repérer par l’entourage les symptômes sont subtils et variés : certains n’arrivent plus à dormir, ont des troubles du comportement, se dévalorisent, ont des problèmes d’addiction, s’isolent ou n’arrivent plus à considérer les patients comme des sujets, détaille Jérôme Marty


*consultations de prévention du burn-out du groupe Pasteur Mutualité : 40 médecins dans toute la France. Des cellules d’accompagnement existent également au sein des Conseils de l’ordre locaux et des associations.