Aix-en-Provence : René Schembri condamné à 10 ans de prison

René Schembri a été condamné mercredi à 10 ans d'emprisonnement par la cour d'assises d'Aix-en-Provence.

A l'unanimité des jurés l'enseignant retraité de 72 ans, a été reconnu coupable de violences volontaires, ayant entraîné infirmité permanente et mutilation, sur son ex-femme Colette, au cours de 32 ans de vie commune.

Me Laurent Epailly, l'avocat de Colette Renault, s'est déclaré satisfait par ce verdict car l'essentiel est que ma cliente soit reconnue comme victime.

A l'énoncé des multiples atrocités subies par Colette, un des jurés s'est même évanoui Ils ont retenu les circonstances aggravantes, les tortures étant infligées par le conjoint et rejeté la thèse (défendu par l'avocat de René) d'une relation sado-masochiste, car Colette n'avait pas la possibilité de dire non … les seuls moments où elle a eu le choix, c'est en fuyant… La première fuite a eu lieu quatre mois seulement après leur mariage. J'ai pardonné, je suis repartie avec lui, confie Colette que son mari appelait le punching-ball. De l'humour, sans nul doute…

Le premier jour, l'accusé nie les faits. Je confirme ce que j'ai toujours dit : n'avoir été en rien responsable dans les blessures dont souffre Colette. Je compatis… lâche-t-il, cependant. Puis, mardi :

Je demande pardon à Colette. Ces mots de René, prononcé le deuxième jour de son procès ont surpris la cour et toutes les personnes présentes… L'accusé affirmait toutefois que sa femme avait été complice des violences sexuelles.

Mercredi, M. Schembri a réitéré sa demande de pardon et exprimé ses regrets sincères, assurant ne plus être cet homme qu'à présent il maudit. Par ma faute, toute une famille est brisée… a-t-il ajouté

Sylvie, leur fille aînée, 43 ans, a témoigné. Elle a coupé les ponts avec son père en 2003. Pour me protéger, ne plus être sous emprise. Elle affirme avoir été violée par son père mais les faits sont trop anciens pour être jugés.

Devant un tel désastre, je n'ai qu'une chose à faire, c'est m'en remettre à votre décision, a déclaré René Schembri aux six jurés.

Citant un expert qui estimait hasardeux d'établir un lien de causalité, 23 ans après, Me Frédéric Monneret, avocat de l'accusé, a plaidé l'acquittement pour une parties des faits : les coups de bâton, la lésion de la lèvre et la perte de l'œil gauche…

Pour le reste, il y a eu des coups, il y a eu violences, elles existent (...) Vous êtes une victime, a déclamé Maître Monneret à l'intention de Colette Renault, ajoutant que dans leur relation de type sado-masochiste, elle n'avait pas tout son libre arbitre et son client était dans une spirale infernale. Mais il est difficile de vouloir diaboliser un homme dont le casier judiciaire est vide, a-t-il affirmé. Parce que la vérité est peut-être intermédiaire, il faut que la décision soit celle de la mesure, a-t-il défendu.