Théo : l’IGPN retient la thèse de l’accident et non celle du viol !

L’Inspection générale de la police nationale a transmis ses premières observations à la juge d’instruction en charge de l’affaire de l'arrestation du jeune Théo à Aulnay-sous-Bois.

Il semblerait que L’IGPN retienne la thèse d’une opération qui tourne mal. Après avoir visionné les images de vidéosurveillance, les enquêteurs ont mis en évidence que Théo ne s’était pas laissé menotter. Lors de la bagarre avec les 3 policiers, l’un d’eux utilise sa  matraque pour maîtriser le jeune homme et tenter de le mettre à genou.

Selon les enquêteurs, en aucun cas, un des policiers ne lui a baissé son pantalon pour lui introduire la matraque. C’est très grave, indubitablement. Mais, en raison d'absence d’élément intentionnel, ce n’est pas un viol, conclut-on à l’IGPN.

L’enquête reste entre les mains de la juge d’instruction qui, pour des raisons techniques, n’aurait pas vu les images de vidéosurveillance avant la mise en examen de 3 policiers pour violences volontaires. Le quatrième est poursuivi pour viol et plaide lui aussi pour la théorie de l’accident…

Théo, 22 ans, a violemment été interpellé par 4 policiers dans le quartier de la Rose-des-Vents, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le jeudi 2 février, avant d'être admis à l'hôpital.

Je savais que là où on était il n’y avait pas de caméras, j’ai réussi à me débattre, je suis parti devant les caméras. J’ai pas cherché à fuirJ’ai dit aux policiers : vous avez déchiré mon sac. Ils me répondent : On s’en fout ! Ils sont 3 à me saisir, je leur demande : Pourquoi vous faites ça ? Ils ne me répondent pas, me disent que des injures, a-t-il raconté au micro de BFMTV. J’étais de dos, mais j’étais en 3/4, donc je voyais ce qu’il faisait derrière moi. Il prend sa matraque et il me l’a enfoncée dans les fesses, volontairement. Ça m’a marqué à vie, c’est une chose que je ne souhaite à personne, a réussi à témoigné Théo, de son lit d’hôpital. Théo souffre d'ecchymoses au visage et au crâne, d'une section du sphincter et d'une lésion anale de 10 centimètres de profondeur. 60 jours d'incapacité totale de travail lui ont été prescrits. ll explique ensuite les actes qui ont suivi : Dès qu’il m’a fait ça, je suis tombé sur le ventre, j’avais plus de force. Là il me dit : les mains dans le dos. Ils m’ont mis les menottes et là ils m’ont dit : Assieds-toi maintenant ! Je leur ai dit : j’arrive pas à m’asseoir, je sens plus mes fesses… et ils m’ont mis des gaz lacrymogènes dans la tête, dans la bouche, un coup de matraque en pleine tête, et moi j’avais tellement mal aux fesses que cette douleur-là semblait éphémère…

A Aulnay-sous-Bois, 300 personnes se sont rassemblées lundi au pied de l’immeuble où vivent Théo et sa famille et ont organisé une marche de soutien pour réclamer la justice. Impardonnable, barbare, humiliant… Ce sont les mots de la population sous le choc.

Ce que les policiers ont fait à Théo est inadmissible ! Leur geste va attiser la haine, il faut que la justice soit rendue.  Ils sont censés nous protéger, mais aujourd'hui nous devons nous en méfier, nous avons peur pour nos enfants, assure une mère de famille qui a préparé des banderoles pour le rassemblement qui se poursuit vers l'antenne du commissariat, au cœur de la cité des 3 000. Un grand frère d'une quarantaine d'années dont le but est d’éviter les débordements, demande aux jeunes de cesser les provocations : Il faut apaiser les choses, rester digne… Mais les tags sur les murs, manifestent la colère qui règne. Des violences ont encore éclaté, plusieurs voitures ont été incendiées, les vitres d'abribus cassées. Des jeunes ont été placés en garde à vue après des tirs de mortier artisanal.