Aulnay-sous-Bois (93) : 4 policiers mis en examen pour violences, dont un pour viol

3 jours après l'interpellation violente d'un jeune homme lors d'un contrôle à la cité de la Rose-des-Vents à Aulnay-sous-Bois, 4 policiers ont mis en examen pour violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique, dont un pour viol avec arme en réunion. Tous les membres de la patrouille ont été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer pour 3 d'entre eux. Ils ont tous été suspendus administrativement.

Jeudi vers 17 h, les policiers disent avoir entendu une dizaine de guetteurs d'un trafic de stupéfiants donner l'alerte. Sur la dalle, les fonctionnaires auraient reçu des insultes et au moins un coup. Un jeune assure, au contraire, avoir été giflé sans raison. La situation a totalement dérapé lors de l'interpellation de Théo, 22 ans,

sans passé judiciaire. Les policiers cherchent à menotter le jeune homme. Son pantalon de survêtement glisse. Alors qu'il se débat, un agent saisit sa matraque télescopique et porte un coup  horizontal. Théo s'effondre : l'arme a profondément pénétré dans les chairs. Les médecins ont constaté une plaie profonde, longitudinale. La rupture du muscle sphinctérien a nécessité une opération en urgence.



Policiers accusés de viol à Aulnay : un témoin... par leparisien

L’interpellation a été filmée par les caméras de surveillance de la ville. L'enquête s’appuie en grande partie sur l'interprétation de ces images, estimées de bonne qualité. Le juge d'instruction est allé plus loin que le parquet qui considérait que le geste était d’une violence inacceptable mais sans portée sexuelle.

Me Pascal Rouiller, avocat du gardien de la paix qui a tenté de maîtriser Théo a réagi ainsi : Mon client a utilisé la force strictement nécessaire, conformément à ce qui lui a été enseigné, et n'est en rien concerné par une accusation de nature sexuelle.

Le ministre de l'Intérieur, a proposé de recevoir la famille de la victime. Sur les conseils de leur avocat, ils ont refusé.

Tandis que des habitants dénoncent les méthodes de cow-boy utilisées par les forces de l'ordre, les policiers sont excédés, exténués d’être d’exposés constamment aux agressions, comme à Viry-Châtillon en octobre.

Depuis jeudi soir, la ville d’Aulnay est placée sous haute surveillance…

 

Bruno Beschizza, maire (LR) d'Aulnay-sous-Bois et ancien policier a accordé une interview au journal Le Parisien.

Ce jeune homme a été grièvement blessé et humilié, Bruno Beschizza, Le maire exige garantie de la transparence de l'enquête.

Cette enquête avait commencé sur une qualification de viol. J’y tenais. Dans cette affaire, ce mot a du sens. J'ai rencontré les proches de la victime. C'est une famille très respectable d'Aulnay tout comme ce jeune homme. Ils sont psychologiquement détruits.

Je ne suis pas là pour jouer les justiciers, ni forcer la main de la justice ou remettre en cause son indépendance… Je respecte la présomption d'innocence des policiers.

J'ai interpellé Bruno Le Roux car le ministère de l’Intérieur doit garantir la transparence de cette enquête. On ne doit pas pouvoir imaginer qu'il puisse y avoir un quelconque détournement de la vérité. Le ministre est aussi le garant de l'ordre public. S'il n'y a pas un traitement ferme de la justice ce sont les autres policiers qui vont payer…