Nice : les 3 militaires blessés par Moussa Coulibaly sont des héros…

Trois militaires en faction en faction dans le cadre du plan Vigipirate* devant le Consistoire israélite de Nice, ont été attaqués mardi 3 février. L'un d’entre eux a été légèrement blessé au bras et un autre au visage par un homme armé d’un couteau qui a agi seul.

Grâce à l'intervention de 2 agents du tramway et d'un autre homme, l'agresseur a rapidement été arrêté puis identifié comme étant Moussa Coulibaly.

En garde à vue, il a clamé sa haine de la France, des policiers, des militaires et des Juifs.

Cependant, il semblerait qu’il n’ait aucun lien avec Amédy Coulibaly, l’auteur de la prise d'otages à l’Hyper Casher le 9 janvier, porte de Vincennes à Paris où 4 personnes furent tuées.

Pour autant, Moussa Coulibaly, n'est pas inconnu des services de renseignements. Il avait attiré l'attention de la Police aux Frontières à Ajaccio lorsqu’il avait essayé de se rendre en Turquie en réservant un aller simple, le 28 janvier. Signalé par la DGSI aux autorités turques, il avait été refoulé à la frontière. Mais lors de son entretien administratif, les informations recueillies étaient insuffisantes pour judiciariser son dossier :  il n'avait montré aucun signe de passage à l'acte, a indiqué Bernard Cazeneuve qui évoque le terrorisme en libre-accès, un phénomène nouveau avec ces départs en Irak et en Syrie.

Le domicile de Moussa Coulibaly, au Val Fourré à Mantes-la-Jolie a longuement été perquisitionné. Une quinzaine de policiers, dont certains portaient des flash balls, étaient déployés aux abords de l’immeuble.

Un second individu a été arrêté. Bien qu’absent lors des faits, il aurait été vu en compagnie de Moussa Coulibaly peu de temps avant.

François Hollande a fermement condamné l’agression. Toute la lumière sera faite sur les motivations et les circonstances de cet acte criminel, a fait savoir le président de la République dans un communiqué. L'enquête a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris.

Les ministres de l’Intérieur et de la Défense sont allés saluer les victimes dès leur retour à la caserne afin de leur témoigner de la solidarité du gouvernement. Jean-Yves Le Drian les a notamment félicités pour leur sang-froid.

Le lendemain, Adolphe Colrat, Préfet des Alpes Maritimes, leur décernait la médaille d'or d'honneur : une récompense pour acte de courage et de dévouement.

Les militaires ont également été décorés, par le député maire Christian Estrosi qui leur a remis la médaille de la ville de Nice. Le plan Vigipirate est passé en Alerte Attentat dans le département des Alpes Maritimes.

Depuis les attentats du 7, 8 et 9 janvier qui ont fait 17 victimes, les soldats ont été déployées en France : 10 500 sont en faction autour de lieux dits sensibles. Le ministre de la Défense a d'ailleurs estimé qu’il s’agissait d’une opération militaire, combattant le même ennemi qu'à l'étranger, où 8 000 d'entre eux sont actuellement présents. De plus, 5 000 policiers et gendarmes protègent les écoles et lieux de culte juifs. Dénonçant plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans, répertoriés depuis l'attentat à Charlie Hebdo,  le Conseil français du culte musulman a réclamé que le dispositif soit étendu à toutes les écoles confessionnelles et lieux de cultes.