Lodève : meurtrier à 16 ans d'une jeune fille de 12 ans

Le meurtre d'une jeune fille de 12 ans s'est produit au sein d'un centre pour mineurs souffrant de troubles du comportement à Lodève (34).

Le corps sans vie de la victime a été découvert vendredi, dans les locaux de l'ITEP Campestre (institut thérapeutique d’éducation et de pédagogie) situé à dans un parc de 22 hectares à l’écart de la ville.

Cette structure accueille à partir de 6 ans, jusqu' à 50 mineurs. L'encadrement impose un adulte par pensionnaire. Un adolescent de 16 ans, interne dans l'établissement, a été placé en garde à vue vendredi après le meurtre. Mis en examen, il a été écroué dimanche soir pour meurtre et viol.

Selon Christophe Barret, procureur de la République de Montpellier, le garçon a commencé par nier les faits : Il a d'abord déclaré qu'il était étranger au drame, avant de reconnaître l'existence de relations sexuelles… consenties d'après lui, a expliqué le procureur de la République. L'adolescent a raconté être parti ensuite. Revenu sur les lieux, il aurait trouvé la jeune fille sans vie et pensé qu'elle s'était suicidée… Mais nous avons de bonnes raisons de penser que les relations sexuelles ont été subies et qu'il lui a donné la mort, a affirmé Christophe Barret évoquant des traces de strangulation, mises en évidence par l'autopsie. Les experts estiment que la cause de la mort est un syndrome asphyxique. En dehors des traces de strangulation relevées sur son corps, ils émettent l'hypothèse d'un bâillon sur la bouche ou une position corporelle imposée qui ne permettait pas de respirer.

Sihan, la jeune fille décédée, avait disparu à la mi-journée de vendredi de l'institut Campestre.
Vers 13h, la direction avait donné l'alerte, craignant une fugue. L'enquête est alors menée par la section de recherche gendarmerie de Montpellier et la brigade de recherche de Lodève. D'importants moyens ont été mobilisés, notamment un chien pisteur qui avait conduit les forces de l'ordre jusqu'au bord de la route départementale, et un hélicoptère. Les enquêteurs ont longuement auditionné pensionnaires et personnels.Vers 22h30, une nouvelle fouille avait abouti à la découverte du corps, dissimulé sous des vêtements, dans la lingerie située au 3e étage d'un pavillon, en partie désaffecté. Le suspect, également pensionnaire depuis 2 ans de ce centre, avait été aperçu vendredi avec la victime. Les soupçons s'étaient rapidement portés sur lui, seul à être absent à l'heure du déjeuner. Il avait été placé en garde à vue dans la soirée où il réfute être impliqué de quelque manière que ce soit dans la mort de cette jeune fille, avait précédemment expliqué le procureur. 

Le parquet s'attache désormais à retracer le déroulement des faits et à cerner la personnalité du suspect. Sans antécédent judiciaire et décrit comme un garçon ne s'étant pas fait remarquer, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité sauf si l'excuse de minorité est retenue. Dans ce cas, il risque 20 ans de prison, a indiqué le procureur.