Violée à 11 ans : l’auteur acquitté…

Alors qu’après l’affaire Weinstein, des femmes continuent partout dans le monde de dénoncer harcèlement et agressions sexuelles et que les plaintes à la gendarmerie et à la police ne cessent d’augmenter, l’acquittement d’un homme jugé pour viol, prononcé le 7 novembre par la Cour d’assises de Seine-et-Marne et révélé par Le Parisien, ce 11 novembre, a suscité un tollé d’indignation…

En 2009, une jeune fille de 11 ans avait eu des relations sexuelles avec un homme de 22 ans. L’individu l’a abordée en bas d’un immeuble de Champs-sur-Marne (94) où elle passait des vacances chez son oncle. Il l’a ensuite conduite dans un parc où une relation sexuelle a eu lieu. Ce que l’homme a reconnu.

Mais la Cour d’assises a estimé qu’aucun des éléments caractérisant le viol n’était présent : usage de la contrainte, de la menace, de la violence ou de la surprise… La domination morale en raison de la différence d’âge n’a pas été retenue non plus. La défense a affirmé que la jeune fille avait menti sur son âge et qu’ils avaient flirté…

Enceinte, la victime a eu un enfant qui a été placé en famille d’accueil.

Selon Maître Laure Habeneck, son avocate, ce verdict représente un second traumatisme  pour elle. Le parquet a fait appel de l’acquittement.

Comment ose-t-on encore reprocher aux victimes de violences sexuelles d’être si rares à porter plainte quand des jugements aussi iniques sont rendus… fustige, l’association féministe Les Effronté-e-s, sandalisée.

De même, en avril dernier, Sarah, 11 ans, avait accepté de suivre un homme de 28 ans qui l’avait abordée dans un square dans le Val-d’Oise (95) puis amenée dans un immeuble où ils avaient eu deux relations sexuelles. Les parents de la jeune fille portent plainte pour viol, un crime passible de 20 ans de prison. Cependant, le parquet a décidé de poursuivre uniquement pour atteinte sexuelle, un délit dont la peine maximale est de 5 ans et qui sanctionne des rapports sexuels consentis entre un majeur et un mineur de moins de 15 ans… Le jugement est prévu en février 2018.

La loi ne protège pas assez

Ce 14 novembre, une vingtaine d’associations appellent à manifester devant le ministère de la Justice pour réclamer d’inscrire dans la loi un âge de consentement, en dessous duquel un rapport sexuel ne peut être considéré comme librement consenti. Ses défenseurs considèrent qu’un tel seuil aurait pour mérite de fixer un interdit clair à destination des adultes. Le gouvernement s’est engagé à présenter une réforme en ce sens en 2018.