86% des chômeurs contrôlés cherchent vraiment du travail

Le contrôle de la recherche effective d'emploi n’a pas révélé l'existence de bataillons de profiteurs, insiste Les Echos à l’origine de la publication des vrais chiffres de Pôle emploi :

pour 270 000 contrôles menés, 86 % respectent leurs obligations. Et, sur les 14 % radiés, seuls 40 % étaient indemnisées par l'Unédic, 23 % relevaient du régime de solidarité et 36 % ne touchaient absolument plus rien.

Ces résultats devraient logiquement mettre fin au mythe qui assimile chômeurs et fraudeurs mais certains préjugés sont hélas plus résistants au raisonnement rationnel que bien des insectes au plus puissant des insecticides !

Les contrôles sont longtemps restés rares. Mais en 2013, François Rebsamen, ministre du Travail, socialiste, s’était mis en tête de les renforcer. Comme le patronat, il imaginait avoir trouver ainsi une solution pour éliminer les offres d'emploi non pourvues…


A l'époque, le projet avait suscité un tollé à gauche et parmi les syndicats… Pourtant, après des expérimentations en Paca, Poitou-Charentes et Franche-Comté jugées satisfaisantes le conseil d'administration de Pôle emploi a approuvé la généralisation de ces contrôles à la quasi-unanimité en mai 2015.

Pour cela, 200 conseillers spécialisés ont été déployés avec un objectif de vérification, qui devait toutefois, être avant tout l'occasion de remettre des chômeurs démotivés, ou en détresse sociale, dans une dynamique de recherche.

Analyse du dossier, questionnaires, rappels, contacts téléphoniques, voire avertissement... Près de 270 000 contrôles ont donc été menés, environ 12 000/mois. Le panel est constitué à 60 % de manière ciblée, par exemple un demandeur d'emploi 6 mois après une sortie de formation, 30 % de manière aléatoire et 10 % restant sur signalement.

Sur un échantillon de 100 personnes, le bilan de Pôle emploi montre que 11 personnes avaient retrouvé un poste ou n'étaient plus soumises à obligation de recherche, entrée formation par exemple. Après une simple vérification administrative, 55 ont démontré qu'elles étaient bien en règles. Pour les 34 restantes, avec qui un conseiller a pris contact pour échanger, 20 ont pu justifier de leur recherche d’emploi ou ont été remobilisées, notamment grâce à un accompagnement renforcé. Restaient donc 14 personnes radiées pour lesquelles les droits ont été suspendus 15 jours, conformément à la loi.

Macron veut aller plus loin

Le chef de l’Etat s'est engagé à multiplier les effectifs de contrôleurs par 5. Une contrepartie logique de l'extension de l'Assurance-chômage aux démissionnaires ou aux indépendants, selon lui. En revanche, le projet de sanction, en cas de refus de 2 offres raisonnables d'emploi, est jugée unanimement très difficilement applicable, risque de rester lettre morte.