Danielle Darrieux : le cinéma perd sa Fiancée de Paris…

Danielle Darrieux avait fêté ses 100 ans le 1er mai dernier. Je suis née le jour même où partout en France on vend du muguet, s'amusait-elle… 

Née en 1917 à Bordeaux, L’actrice est décédée le 18 octobre à son domicile de Bois-le-Roy (27), en Normandie où elle vivait avec son compagnon Jacques Jenvrin.

Surnommée la Fiancée de Pari, elle représentait, comme Michèle Morgan, décédée l'an dernier, l’incarnation de l'élégance à la française dans le cinéma et l’archétype de la beauté féminine de sa génération.

Une carrière exceptionnelle

Quelle autre actrice, débutant à 14 ans peut dire qu’elle jouait encore à 93 ans ?, souligne admirativement Clara Laurent dans son livre Danielle Darrieux, une femme moderne (éd Hors-Collection)., pour toute une génération. La jeune comédienne, fille d'un ophtalmologiste, élevée dans une famille de mélomanes, fêtera ses 14 ans sur le tournage de son premier film Le Bal(1931) de Wilhelm Thiele.

Elle incarne avec grâce les jeunes filles insouciantes… des ingénues qui lui ressemble.  J'allais au studio comme on va à l'école, j'étais paresseuse et je le suis restée, racontait-elle…Mayerling (1935), son premier rôle tragique est un succès mondial qui lui ouvre les portes d'Hollywood. Après avoir signé un contrat de 7 ans avec les studios Universal, elle tourne The Rage of Paris (La coqueluche de Paris) avec Douglas Fairbanks Jr, en 1938 et Battements de cœur (1939) d'Henri Decoin, son premier mari.

103 films, une trentaine de pièces, Danielle Darrieux est aussi une vraie chanteuse…

Le public découvre également une très jolie voix, comme dans Retour à l'aube (1938), où elle chante Dans mon cœur. Dans les Demoiselle de Rochefort, elle est la seule actrice à ne pas être doublée et chante encore dans 8 femmes de François Ozon, en 2002

Danielle Darrieux tiendra dans ses bras tous ceux qui font rêver les jeunes filles : elle a été la partenaire de Charles Boyer dans La Ronde (1951), de Jean Gabin dans La Vérité sur Bébé Donge (1953) ou de Gérard Philipe dans Le Rouge et le Noir (1954).

Après L'affaire Cicéron de Joseph Mankiewicz, en 1952, encore aux Etats-Unis, elle devient alors l'une des rares Françaises à mener une carrière internationale, en Allemagne, Tchécoslovaquie, Hongrie.