Affaire Grégory : 32 ans après… 2 mises en examen

Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, 4 ans, était retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne, la rivière de son village de Lépanges.

Le lendemain, le père du petit garçon recevait une lettre anonyme :

J'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, disait le corbeau dans ce courrier posté le jour du crime. Plus de 32 après, l’enquête est toujours en cours. Les dernières évolutions renforcent la thèse d'une machination familiale.

L’Est républicain a fait savoir ce 15 juin 2017 que 3 personnes avaient été placées en garde à vue. Il s’agit de membres de la famille du père du petit garçon. Ils sont soupçonnés de complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime. Monique Villemin, aujourd’hui octogénaire, a également été entendue sous le régime de l'audition libre en raison de son âge.

Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime, a déclaré Jean-Jacques Bosc, procureur général de Dijon.

Il n'a pas expliqué pourquoi Ginette Villemin, veuve de Michel, frère de Jean-Marie, avait été placée en garde à vue puis remise en liberté. Michel Villemin jalousait la réussite de son frère Jean-Marie. Il était proche de leur cousin Laroche et de leur oncle Marcel Jacob.

Marcel et Jacqueline Jacob, oncle et tante de Jean-Marie Villemin, ont été déférés au parquet général de Dijon. Tous ont exercé leur droit au silence pendant leur garde à vue et nient toute participation à l'assassinat de l'enfant.

Emprisonnés vendredi dernier, ils ont été remis en liberté sur décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon, a annoncé l'un des avocats, ce 20 juin.

La justice semble avoir progressé dans l'identification des corbeaux. Selon le procureur, Jacqueline Jacob, serait l'auteur d'une lettre menaçante de 1983 adressée à Jean-Marie Villemin. Sa propre mère, Monique Villemin, aurait adressé un courrier, anonyme, menaçant de mort Maurice Simon président de la chambre de l'instruction de Dijon qui reprenait l'enquête de zéro… La dame entendait ainsi influencer le juge consciencieux dont les investigations remarquables ont permis d'innocenter totalement Christine Villemin, la maman de Grégory…

Selon les gendarmes, Bernard Laroche aurait enlevé Grégory, en compagnie de sa très jeune belle-sœur, Murielle Bolle. Puis Grégory aurait été remis à son grand-oncle Marcel Jacob qui l'aurait tué, motivé par une jalousie haineuse envers la réussite sociale de son neveu Jean-Marie Villemin.

M. Laroche, a été inculpé pour le crime bien qu'il ait toujours clamé son innocence. Remis en liberté, il a été assassiné par le père de l’enfant, fou de douleur, en 1985.