Orvault : l’effarant dénouement de la disparition de la famille Troadec

Le mystère de la disparition de la famille Troadec domiciliée à Orvault à pris fin tragiquement. Pierre Sennès, le procureur de Nantes a confirmé lors d'une conférence de presse que Brigitte et Pascal et leurs enfants Charlotte et Sébastien ont tous été tué par le beau-frère de Pascal Troadec.

Les corps des victimes ont ensuite été démembrés et en partie brûlés. En garde à vue, Hubert Caouissin a avoué le massacre et en a indiqué le mobile, cupide et triviale : il a ainsi décimé toute la famille avec un pied de biche pour une histoire d’héritage datant de 2006-2007 et concernant… quelques pièces d'or.

Selon lui, Pascal Troadec aurait dû les partager avec sa sœur, Lydie. Le sujet aurait engendré nombre d’altercations entre Pascal Troadec et Hubert Caouissin lors des rares repas de famille… Le couple de coupables a donc ruminé longtemps sa rancœur.

L’homme de 46 ans, habitant à Pont-de-Buis (29), a été mis en examen et écroué à Nantes pour assassinats et atteinte à l'intégrité d'un cadavre. Complice, sa compagne, Lydie Troadec, a reconnu être à l'origine de cette tuerie. Elle a été inculpée pour modification de l'état des lieux d'un crime et recel de cadavres. Selon le procureur, il semble avoir eu préméditation.

C’est le comble du ressentiment qui pousse Hubert Caouissin à se rendre le 16 février au domicile des Troadec, à Orvault. Pour les espionner, a-t-il raconté. Le beau-frère place alors un stéthoscope sur les fenêtres et la porte de la maison pour surprendre les conversations. Vers 23 heures, il entre par le garage et se cache dans la buanderie. Il progresse ensuite dans le pavillon mais il fait du bruit. Pascal Troadec descend. Il est armé d'un pied de biche. Après une bagarre, son beau-frère s’en empare …

Cette scène est d'une grande violence, résume volontairement, le procureur Pierre Sennès se bornant à préciser l’ordre dans lesquelles les victimes ont été éliminées : le couple est d'abord frappé et tué, puis ensuite les enfants… La police technique et scientifique avait relevé des quantités importantes de traces de sang dans les pièces de la maison.

De retour chez lui le 17 au matin, Hubert Caouissin informe Lydie de son crime. Puis retourne chez les Troadec pour nettoyer les lieux. Le 18 au soir, il charge les corps dans la Peugeot 308 de Sébastien. Pendant 2-3 jours, la préoccupation du beau-frère, comme celle de tout meurtrier, sera de faire disparaître les cadavres. Il associe Lydie Troadec à sa macabre besogne. Selon le magistrat, les corps sont alors démembrés. Une partie sera enterrée et une autre brûlée. Après avoir nettoyer la 308, ils la déposent ensuite à Saint-Nazaire. La voiture avait été découverte sur la place d'une église de la ville tandis que le pantalon et la carte Vitale de Charlotte Troadec avaient été retrouvés dans un fossé à Dirinon, près de Brest.

Des messages morbides sur les réseaux sociaux et l’existence de conflits tenaces avec son père, avaient d’abord fait du fils, Sébastien, 21 ans, étudiant en BTS, le suspect idéal. Mais les relevés de la police technique et scientifique ont permis d’établir la présence d’Hubert Caouissin. Des traces de son ADN avait en effet été retrouvées sur un verre dans un évier du domicile des Troadec à Orvault ainsi que ses empreintes génétiques dans la 308 de Sébastien.

Selon le représentant du parquet, il reste encore un gros travail de précision et de clarification mais l’affaire est désormais résolue. Les enquêteurs doivent maintenant découvrir l'endroit où les corps ont pu être enterrés, a signalé le magistrat qui n’a pas préciser sans dire si le suspect avait refusé de parler.

Une vingtaine de CRS ont sécurisé le chemin menant au corps de ferme où vivaient Hubert Caouissin et Lydie Troadec.