Terrorisme : le nombre de mineurs en examen multiplié par 4 en un an

François Molins, procureur de la République de Paris, a indiqué que le nombre de mineurs mis en examen dans des dossiers terroristes avait quadruplé en un an, passant de 13 à 51.

Il a expliqué qu'il s'agissait de jeunes partis dans le cadre d'une filière irako-syrienne pour y mener le djihad ou qui ont des projets d'action violente sur le territoire national. Face à cette évolution qui n’a émergé à l'été 2016, 7 juges des enfants sur 15 ont spontanément accepté de se spécialiser dans le traitement de ces dossiers. Aucun d'entre eux n'aurait pu envisager une telle évolution, a déclaré Jean-Michel Hayat, président du tribunal de grande instance de Paris.

Actuellement, 1 236 personnes seraient dans le viseur de la justice. 355 ont été mis en examen, dont 112 femmes. Les autres font l'objet de mandat d'arrêt ou de recherche.

Des mesures comme par la possibilité de comparution immédiate lors d'affaires d'apologie du terrorisme ou de consultation de sites djihadistes, ont été instaurées, a précisé François Molins.

693 Français, dont 288 femmes et 20 mineurs combattent côtés du groupe Etat islamique. Le rôle des femmes parties en Syrie ne se cantonne pas à des fins purement domestiques. Elles ont une fonction procréatrice, d'éducation et de formation des enfants.

Le procureur estime qu'il faut s'attendre à ce que les djihadistes français partis en Irak et en Syrie reviennent. Dans cette région du monde, Daech est affaibli, ses combattants sont moins nombreux, la zone qu'il occupe se rétrécit régulièrement. Le jour viendra où nous devrons faire face au retour des survivants, a-t-il résumé.

Les femmes sont placées en garde à vue à leur arrivée et judiciarisées si l'on arrive à démontrer des éléments constitutifs d'une association de malfaiteurs terroristes, précise François Molins. Les enfants sont pris en charge de manière spécifique. Daech utilise enfants et adolescents pour assister à des exactions puis les … commettre. Ces jeunes, qui auront vécu dans des conditions de violence extrême, constituent des bombes à retardement.

Pour le procureur de Paris, il n'y a pas de recette miracle pour déradicaliser ces revenants. Il faut travailler dans toutes les directions. Aucun  système n'est parfait. Quand il y a des dysfonctionnements, il faut savoir améliorer les choses.

François Molins a rappelé qu’en 2016 beaucoup d'attentats avaient été déjoués en France. Sur Europe 1, à la Matinale de ce mardi 24 janvier, il a confirmé que la menace terroriste était toujours préoccupante en France et en Europe. Beaucoup d'attentats ont été déjoués depuis l'an dernier. On a maintenant des tueries de masse, des risques d'actions coordonnées en France et en Europe. Il existe aussi un risque de passage à l'acte individuel avec les mots d'ordre lancés par Daech, insiste le procureur de la République de Paris.


François Molins : "la menace terroriste est... par Europe1fr