La Chapelle : le campement de 380 migrants évacué

Depuis 6 h ce mardi matin, le campement de migrants installé sur le boulevard de la Chapelle est en cours d'évacuation.

Cette opération avait été ordonnée par le  préfet de police en raison d’un  péril sanitaire imminent : des cas de gale sont déjà apparus et un risque d’épidémie de dysenterie a été signalé.

Le camp avait pris de l’ampleur sous l'afflux de nombreux réfugiés. D'une vingtaine de tentes fin mars, il est passé en deux mois à environ 380, sans eau, certains dormant à même le sol. Erythréens et Soudanais, Guinéens et Egyptiens demandeurs d'asile, en majorité des hommes mais aussi une vingtaine de femmes et d’enfants vivaient là dans ces conditions épouvantables depuis 10 mois.

En fin de semaine dernière, des associations comme France Terre d'Asile et Emmaüs France qui demandaient depuis des mois des logements pour ces migrants, ont rencontré la plupart d’entre eux pour vérifier leurs dossiers et lancer d'éventuelles démarches. Au terme de ces entretiens, environ 160 personnes relevaient de l'asile et 200 étaient en transit pour d'autres destinations, la Grande Bretagne ou les pays nordiques.

Les forces de l'ordre étaient accompagnées de travailleurs sociaux de la ville de Paris et de représentants associatifs pour procéder au démantèlement des installations de fortune disposées sous le métro aérien (ligne 2), entre les stations Barbès et La Chapelle, sur le site d'une ancienne déchetterie et d'un skate park. La police a cantonné les journalistes dans une rue perpendiculaire, et tient à distance les militants qui s’étaient mobilisés dès la veille au soir. 12 véhicules des CRS et 8 bus pour conduire les occupants vers des centres d'hébergement sont sur place. La circulation automobile est interdite sur les lieux Seuls  piétons et les vélos peuvent passer.