Brésil : l’Amazonie continue de brûler…

De janvier au 30 août, le Brésil a enregistré 88 816 départs de feu dont 51,9% en Amazonie.

Pourtant, 2019 se présente comme une année de sécheresse modérée, selon des spécialistes…

Les feux de forêt ont augmenté de 83 % en 1 an.

Dans le même temps, la déforestation, liée à l'exploitation de zones forestières par les bûcherons et les grands propriétaires terriens, a nettement augmenté depuis l’élection de Jair Bolsonaro et la mise en place de sa politique environnementale :  Ricardo Galvao, directeur de l'INPE, Institut national de recherche spatiale, avait d’ailleurs été limogé début août après avoir publié des données montrant que la déforestation en juillet avait été quasiment 4 fois supérieure à celle enregistrée durant le même mois en 2018…

Accusant Ricardo Galvao de mentir et de nuire à l'image du Brésil, puisésignant les ONG, comme responsables le nouveau président a commencé par minimiser la situation. Sous la pression de la communauté internationale, inquiète de voir brûler le poumon de la planète, s'est décidé à intervenir…

Cependant, malgré l’intervention de l’armée, les incendies continuent de progresser dans la plus vaste forêt tropicale du monde… 3 859 nouveaux départs de feu, dont 2 000 en Amazonie ont été recensés les 29 et 30 août par l’INPE.

Pour lutter contre les flammes et combattre la criminalité, les gouverneurs des États concernés sont autorisés depuis ce 31 août à recourir aux militaires. Des milliers d'hommes sont mobilisés. 6 avions de lutte contre les incendies ont été envoyés sur place, dont 2 C-130 Hercules de la Force aérienne brésilienne (FAB), capables de transporter 12 000 litres d'eau

43 000 soldats basés en Amazonie sont disponibles pour combattre les incendies, a précisé le ministre de la Défense. L'État de Rondônia est l'un des plus touchés. A Porto Velho, la capitale, une brigade spécifique a été créée.

Quand une zone est défrichée, les troncs sont emportés mais le reste de la végétation est entassée puis  brûlé sur place durant la saison sèche, de juillet à novembre. Le gouvernement brésilien a finalement publié un décret interdisant ces brûlis, limité à l'Amazonie légale. Les 9 Etats où s'étend la forêt sont concernés. Mais la pratique reste permise avec autorisation préalable lorsqu’elle est considérée comme essentielle pour les pratiques agricoles…

Selon un sondage de l'Institut Datafolha, 66% des Brésiliens estiment que le pays devrait accepter l'aide financière étrangère pour combattre les feux : 20 millions de dollars ont été offerts par les pays du G7.