Brésil : Emrya Waiapi chef de tribu d'Amazonie assassiné

Emrya, chef de la tribu Waiapi a été assassiné dans la jungle amazonienne au nord-est du Brésil. Selon le Conseil des villages, son corps a été retrouvé le 23 juillet à proximité du village de Mariry, dans l'État d'Amapa.

Le territoire Waiapi, est particulièrement convoité pour son sous-sol riche en or, fer, cuivre et manganèse…

Le 26 au soir, dans un village voisin, une cinquantaine d’orpailleurs clandestins armés de fusils automatiques provoquaient la fuite des habitants et prenaient leur place ! L’assassinat a soulevé l’inquiétude et l’indignation de la communauté internationale avant même les conclusions de la police brésilienne. Ce meurtre est un symptôme inquiétant du problème croissant de l'empiètement sur les territoires des peuples autochtones en Amazonie, a déclaré Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l'Homme à l'ONU, dans un communiqué.

Des conflits autour des terres, officiellement indisponibles à la prospection, ont toujours existé mais depuis l’élection de Jair Bolsonaro, favorable à l’exploitation minière, ceux qui convoitent les richesses du sous-sol amazonien se sentent renforcés par un feu vert implicite…

On constate effectivement plus d’intrusions dans les territoires indigènes que les années précédentes, a affirmé à France 24 Sarah Shenker, pour l’association Survival International qui défend les Droits des peuples autochtones. Selon nos contacts sur place, les personnes qui cherchent à s’accaparer les terres agissent avec plus d’assurance qu’avant, insiste la militante.

L’émotion soulevée par le meurtre d'Emrya Waiapi a obligé ces orpailleurs clandestins à rebrousser chemin, mais peuples amazoniens restent menacés par la violence armée, les épidémies et la prostitution qui accompagnent les activités d’orpaillage et fragilise l’ordre social des tribus.

Le président et le gouvernement brésilien ont maintes fois manifesté leur volonté d’utiliser les règles de démarcation des territoires indigènes pour faciliter l’exploitation minière en Amazonie.

Pour sa part, Jair Bolsonaro a affirmé qu’il n’y avait pas d'indices forts indiquant que le chef Waiapi avait été assassiné par les orpailleurs clandestins. Le président brésilien a ensuite déclaré que l’orpaillage à petite échelle pourrait être légalisé… y compris pour les indigènes, a-t-il ajouté. Ils devraient avoir le droit d'exploiter leur sous-sol, même si des ONG étrangères voudraient les voir confinés dans un zoo, comme des animaux préhistoriques, a martelé le leader d’extrême droite.