Dans le Grand Nord, l’Arctique est en feu…

Provoqués par des orages secs et une température de 30° puis propagés par des vents forts, de gigantesques incendies ravagent de vastes étendues de forêts isolées en Sibérie.

Ce 29 juillet, plus de 3,2 millions d’ha étaient livrés aux flammes dans les régions de Iakoutie, de Krasnoïarsk et d’Irkoutsk. Tant que la population n’est pas menacée, les autorités se bornent à observer l’évolution des flammes et la décision d’éteindre les incendies est prise seulement si les dégâts estimés dépassent le coût des opérations !

Mais en 2019, leur ampleur exceptionnelle fait craindre un impact environnemental notamment sur la fonte des glaces de l’Arctique. 

Depuis une semaine, une fumée toxique envahit une centaine de localités concernées par les incendies et où l’état d’urgence a été déclaré. Des grandes villes des régions de Tomsk et de l’Altaï en Sibérie occidentale, d’Ekaterinbourg et de Tchéliabinsk dans l’Oural sont également touchées et le fonctionnement des aéroports a été perturbé.

La fumée, c’est horrible ! J’étouffe, j’ai des vertiges, a témoigné sur la chaîne Pervy Kanal une retraitée, hospitalisée à Novossibirsk (Sibérie occidentale) après s’être évanouie en pleine rue. Une concentration de substances polluantes dépassant la norme a été enregistrée dans le Kazakhstan y compris dans la capitale Nur-Sultan (ex-Astana).

En plus des conséquences sur la santé de la population, une accélération du réchauffement climatique est légitimement à craindre… La situation a cessé d’être un problème local et s’est transformée en une catastrophe écologique à l’échelle de tout le pays, a fustigé l’antenne russe de Greenpeace, qui a lancé une pétition demandant aux autorités russes de combattre davantage les feux.

Selon l’organisation, 12 millions d’ha ont déjà brûlé cette année !  En dehors des importants dégagements de CO2, ce sont autant de forets qui  manqueront absorber le gaz carbonique…

Selon l’expert Grigori Kouxine, la suie et les cendres accélèrent la fonte des glaces de l’Arctique et celle du permafrost : couche gelée en permanence qui en se réduisant libère des gaz qui renforcent à leur tour le réchauffement climatique. L’effet sur le climat est comparable aux rejets des grandes villes : plus les incendies influent sur le climat, plus les conditions sont favorables à de nouveaux embrasements.

Il faut les éteindre au maximum, dès le début, insiste Grigori Kouxine. Il est nécessaire de dégager des moyens mais on continuer d’économiser… Au prétexte que ce n’est pas avantageux sur le plan économique, expose-t-il.