Répression en Russie : Plus de 1 000 manifestants arrêtés. Et Alexeï Navalny empoisonné ?

Malgré son interdiction, un rassemblement de milliers de militants protestant l'éviction de candidats de l'opposition aux municipales du 8 septembre s’est tenu ce 27 juillet à Moscou, devant la mairie.

Le samedi précédent, ils étaient déjà plus de 20 000…

Mobilisées en grand nombre, les forces de l'ordre ont repoussés les manifestants vers les ruelles alentour. Les protestataires criaient Poutine, démission ! ou Nous voulons des élections libres

Plus de 1 000 personnes ont été arrêtes, selon OVD-Info, qui répertorie les arrestations politiques. 1 074 individus ont été interpellés pour des infractions diverses au cours d'une manifestation non autorisée dans le centre de la capitale, a confirmé la police, citée par les agences de presse russes.

Il s’agit du plus grand nombre d'arrestations depuis le mouvement de contestation de 2012 contre le retour au Kremlin de Vladimir Poutine.

Alexeï Navalny, 43 ans, opposant numéro un au Kremlin, avait été renvoyé 30 jours en prison pour infractions aux règles des manifestations.

Ce 29 juillet, il a été hospitalisé 24 h au motif officiel d'une réaction allergique avant d'être réincarcéré.

C'est véritablement un empoisonnement, par une matière chimique inconnue, a dénoncé Olga Mikhaïlova, son avocate.

Je présume que la cause de la maladie d'Alexeï Navalny peut être due à un certain agent toxique, a insisté la docteure Anastasia Vassilieva, son médecin personnel qui souligne l'attitude bizarrement nerveuse du personnel de l'hôpital, qui l'a laissé voir son patient mais pas l'examiner… Selon elle, il souffrait notamment d'un gonflement des paupières et présentait de multiples abcès sur le cou, le dos, le torse et les coudes. On ne peut exclure que sa peau et des muqueuses aient été empoisonnées par l'intervention d'un tiers, a-t-elle ajouté.

Toute sa vie durant, Alexeï n'a jamais eu de réaction allergique… a souligné la porte-parole de l'opposant Kira Iarmych sur Twitter. Un représentant de l'hôpital a indiqué à l’AFP que l'état d'Alexeï Navalny était satisfaisant. Il n'est pas totalement rétabli, estime Anastasia Vassilieva.

Intimider l'opposition

Interpellations, interrogatoires et perquisitions visant des leaders de l'opposition se sont succédées une semaine. Plusieurs d’entre eux avaient d’ailleurs été arrêtées avant le rassemblement. Parmi elles, Ilia Iachine, Lioubov Sobol ou Dmitri Goudkov : Il s'agit de savoir si, dans la Russie d'aujourd'hui, il est possible de faire légalement de la politique, avait-il déclaré en affirmant que l'enjeu dépassait les élections locales.

Les autorités entendent ainsi se montrer intraitable face à la montée de la contestation.

L’option de la force a été choisie car considérée comme plus efficace, analyse le politologue Andreï Kolesnikov, cité par le quotidien Vedomosti. C'est assez logique puisque depuis 2012, le pouvoir a seulement évolué vers la répression…
Maintenant, cela suffit ! J'ai eu peur toute ma vie, confie une retraitée de 68 ans. Mais si nous restons à la maison, rien ne changera, assure-t-elle