Gaza : 3 Palestiniens par des tirs israéliens

3 Palestiniens ont encore été tués le 27 avril par des tirs israéliens le long de la frontière avec Israël lors de ce 5e vendredi consécutif de protestations.

De surcroît, 154 personnes ont été hospitalisées après avoir été blessées par balles ou intoxiquées par des gaz lacrymogènes, a annoncé le ministère palestinien de la Santé.

Le nombre de tués est maintenant de 38 personnes depuis le 30 mars, date du début de la grande marche du retour. Des milliers de Palestiniens se rassemblent chaque vendredi dans le cadre d'une marche qui doit culminer le 15 mai, date du 70e anniversaire de la proclamation de l'État d'Israël.

La mobilisation est destinée à revendiquer le droit des Palestiniens de retourner sur les terres dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948. Il s’agit également de dénoncer le blocus imposé par Israël à Gaza pour contenir le Hamas, mouvement islamiste qui dirige sans partage l'enclave palestinienne et auquel Israël a livré 3 guerres en 10 ans.

Usage excessif de la force

La plupart des Palestiniens se tiennent à distance de la barrière gardée par les soldats israéliens, lourdement armés. Mais certains groupes bravent le danger et s'approchent pour lancer des pierres ou des engins incendiaires afin de forcer la ligne de barbelés installée devant par Israël.

Les soldats ripostent par des tirs à balles réelles sur les manifestants.

L'armée israélienne affirme ne tirer que si c'est nécessaire, pour protéger sa sécurité et sa population Elle accuse le Hamas de se servir des civils comme boucliers humains et d'être ainsi responsable des morts.

A l’ONU, Zeid Ra'ad al Hussein a reproché à Israël un usage de la force excessif contre les manifestants ces dernières semaines.

Mais le Haut-Commissaire pour les droits de l'Homme a annoncé qu'il ne solliciterait pas de second mandat, afin d'éviter pressions et tractations en coulisses et invoquant l'impossibilité de conserver l'intégrité de sa voix dans le contexte géopolitique actuel pour justifier sa décision. Si je devais faire cela, il s'agirait de supplier un genou à terre… faire un plaidoyer et ainsi diminuer mon indépendance, a expliqué le diplomate jordanien de 53 ans. Zeid Ra'ad Al Hussein appartient à la famille royale jordanienne. Il a été le premier arabe musulman  à occuper le poste de Haut-Commissaire des droits de l'homme à l'ONU et il connait parfaitement l'institution. Dans les années 1990, il a participé à la mission  des casques bleus en ex-Yougoslavie. En 2000, il est devenu l’ambassadeur de Jordanie auprès de l’ONU, un poste qu’il a occupé pendant plus de 10 ans. Inflexible, Zeid Ra'ad Al Hussein n'a jamais hésité à critiquer ouvertement les pays, grands ou petits, où les droits humains fondamentaux cessent d'être respectés. ll a condamné le massacre des Rohingyas dans la Birmanie d'Aung San Suu Kyi. Il a dénoncé le soutien russe au gouvernement de Bachar-al-Assad. Mais les membres de l’UE n’ont pas été épargnés non plus par celui qui est parfois surnommé le Chevalier blanc des Nations uniesDans un discours à La Haye en 2016, il s’en est pris à Marine Le Pen, à Nigel Farage, défenseur du Brexit, et au Néerlandais Geert Wilders, chantre d'une droite ouvertement xénophobe, n'hésitant pas à comparer leurs méthodes à celles du groupe État islamique : À travers son mode de communication, ses demi-vérités, ses simplifications excessives, la propagande de l'État islamique utilise des tactiques semblables à celles de ces populistes. Et chaque élément de cette équation profite à l'autre… Il aussi s'est inquiété de l'attitude des gouvernements européens face au terrorisme et à la crise migratoire, en fustigeant la tendance des autorités à surréagir après des actes terroristes.