Cuba : la fin de 60 ans de pouvoir des frères Castro

Raul Castro, le président cubain cède aujourd’hui le pouvoir à Miguel Diaz-Canel, son premier vice-président.

La date du 19 avril n’a pas été choisie au hasard : c’est l’anniversaire du débarquement raté de la baie des Cochons. En 1961, des milliers d’anticastristes avaient recrutés par la CIA pour renverser le gouvernement de Fidel Castro. L’opération fut un échec complet…

Fidel Castro, premier ministre à l’époque, a dirigé le pays jusqu’en 2008. Son frère Raul, 86 ans, était au pouvoir depuis 10 ans. Il a instauré une amélioration des relations avec les États-Unis et obtenu en 2009, la levée partielle de l’embargo par Barack Obama. Raul Castro a également réalisé quelques réformes économiques.

Il s’est efforcé de réduire le poids de la fonction publique et de donner plus de place au secteur privé et le PIB national a doublé pendant sa présidence. L’île, quasiment fermée dans les années 60, accueille désormais 4 millions de touristes chaque année. Pourtant, Cuba et ses 11 millions d’habitants restent parmi les plus pauvres de la région. Toutefois, le taux d’alphabétisation à Cuba, est proche de 100 %, comme les pays plus riches de la planète…

2/3 des Cubains travaillent dans le secteur public pour un salaire mensuel moyen de 30$, environ 20€. Ce faible niveau de rémunération est en partie compensé par la gratuité de l’éducation et de la santé, les aides au logement et à l’achat de denrées alimentaires.

Les bénéfices de l’ouverture économique restent limités au secteur privé et circonscrit aux grandes villes, comme La Havane. En revanche, dans les régions rurales, la production agricole a stagné et les importations représentent actuellement 60 % à 70 % des besoins alimentaires.


Miguel Diaz-Canel, 57 ans, n'a pas connu la révolution. Mais c’est un pur produit du communiste cubain dont il a gravi tous les échelons. On ne sait pas ce qu’il pense, confie un journaliste local qui estime qu’en tant que dirigeant du parti jusqu’en 2021, Raul Castro continuera à décider de tout.

Du point de vue politique Cuba n’est pas devenu pluraliste et les médias restent sous contrôle. En 2017, Amnesty international estimait encore à une centaine le nombre de prisonniers d’opinions…