Maldives : Etat d’urgence et arrestation du président de la Cour suprême

Le 5 février, Abdulla Yameen, président des Maldives avait décrété l'état d'urgence pour une durée de 15 jours.

L'instauration de ce régime d’exception vient renforcer les pouvoirs, déjà très vastes, des forces de sécurité pour arrêter et maintenir des suspects en détention.

Quelques heures après, Abdulla Saeed, président de la Cour suprême du pays, a été arrêté avant l’aube ce 6 février avec 2 autres membres* de la haute juridiction.

Selon la police, ils sont accusés de corruption.

Depuis la semaine dernière, un rapports de force tendu s’étaient instaurés entre les différents pouvoirs avec le refus d’Abdulla Yameen, de libérer des prisonniers politiques comme le lui ordonnait la Cour suprême… qui avait cassé les condamnations en 2015 de 9 opposants, dont celle de Mohamed Nasheed, ancien président actuellement en exil au Sri Lanka.

Le peuple des Maldives a une requête légitime envers les gouvernements du monde, notamment l'Inde et les Etats-Unis, a appelé l'ex-chef de l'État. Selon lui, Abdulla Yameen a illégalement déclaré la loi martiale et s'est emparé de l'État. Nous devons l'évincer du pouvoir, a conclu Mohamed Nasheed dans un communiqué, réclamant une intervention militaire indienne et le blocage des transactions en dollars pour les responsables du régime.

La Cour suprême avait également ordonné la réintégration de 12 députés démis de leurs mandats pour avoir fait défection du parti d’Abdulla Yameen. Cette décision permettait théoriquement à l'opposition de retrouver la majorité absolue au Parlement et lui donnerait le pouvoir de renverser le gouvernement et le président.

L'ex-président des Maldives et demi-frère d'Abdulla Yameen, Maumoon Abdul Gayoom, demi-frère d'Abdulla Yameen, âgé de 80 ans, a également été arrêté ce 5 février autour de minuit à son domicile de la capitale.

Il avait a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans jusqu'aux premières élections démocratiques, en 2008. Depuis, il s’était rallié aux côtés de Mohamed Nasheed.

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*dont Hassan Saeed, haut responsable de la Cour suprême.