Syrie : la résistance kurde à Afrin

L’armée turque alliée à des rebelles syriens mène dans la région d'Afrin, enclavée au nord ouest de la Syrie, une opération militaire baptisée Rameau d'olivier qui, selon Ankara vise à déloger les YPG (Unités de protection du peuple), issus du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), organisation classée comme terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne.

Depuis ce 20 janvier, malgré la violence des affrontements à Afrin, les combattants Kurdes des Forces démocratiques syriennes opposent une résistance féroce : 7 soldats turcs ont été tués, ce 3 février dont 5 dans l'attaque d'un char, a annoncé l'armée turque dans un communiqué.

Depuis le lancement de cette offensive 14 soldats turcs ont perdu la vie. L'armée turque affirme avoir riposté avec des frappes aériennes, détruisant des refuges et des caches d'armes. Les autorités d’Ankara assure que 900 YPG ont été tués en 15 jours d'opération, un chiffre impossible à vérifier.

Sur le terrain, des observateurs affirment que la Turquie n'a pris le contrôle que de quelques parcelles de territoires autour de la frontière de Kilis, sans s’approcher de la ville d'Afrin.

Les YPG sont soutenus par des habitants des autres régions kurdes du nord et du nord-est. A Kobané, des milliers de manifestants se sont réunis pour affirmer leur solidarité.

Pour la France, les YPG se sont révélés de précieux alliés dans la lutte contre les djihadistes de l’EI. Emmanuel Macron avait donc mis la Turquie en garde contre toute velléité d'invasion de la Syrie

Nous ne sommes pas la France, qui a envahi l'Algérie, avait alors rétorqué Mevlüt Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères, affirmant que les pays comme la France, sur ces sujets, n'ont pas de leçons à donner.

Lors d'une conversation téléphonique ce 3 février, le président Erdogan a tenu à rassurer son homologue français sur la nature des opérations de l'armée turque en Syrie. La Turquie ne convoite pas le territoire d'un autre pays, aurait-t-il assuré, avant de préciser que l'opération en cours ne visait qu'à nettoyer la région d'Afrin des éléments terroristes. A Istanbul Ibrahim Kalin, porte-parole du chef de l’Etat, a indiqué lors d'une rencontre avec des journalistes, que l'opération se déroulait comme prévu, mais qu'il n'y avait pas, à ce jour, de calendrier établi…