Yemen : Aden aux mains des séparatistes

En 48 h, Aden, deuxième ville du Yemen, a basculé aux mains des séparatistes.

Ils étaient les alliés du gouvernement jusqu’au limogeage en 2017 de Aidarous al-Zoubaidi, gouverneur d'Aden, qui a ensuite formé un Conseil de transition du sud (STC) : autorité parallèle dominée par des séparatistes.

Le STC avait fixé un ultimatum au gouvernement, exigeant le départ du Premier ministre, accusé de corruption, avant le 28 janvier. À l’expiration de cet ultimatum, les combats ont aussitôt éclaté.

Ils ont commencé par encercler le palais présidentiel où siège le gouvernement transitoire, depuis la prise de Sanaa par les rebelles Houthis en 2014. Après de violents affrontements avec les militaires gouvernementaux, qui utilisaient des chars et de l'artillerie lourde, les combattants séparatistes se sont emparés de presque toutes les positions stratégiques de la ville, à l'exception du palais (sud) et du quartier de Dar Saad (nord).

De nombreux civils sont restés terrés chez eux, redoutant d'être pris sous des tirs croisés. Les combats ont été meurtriers. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ils avaient fait au moins 36 morts et 185 blessés, dimanche et lundi.


De nombreux civils sont restés terrés chez eux, redoutant d'être pris sous des tirs croisés de chars de combat et de pièces d'artillerie lourde. Plusieurs organisations humanitaires ont du suspendre leurs opérations.

Le président Abd Rabbo Mansour Hadi est réfugié en Arabie saoudite. Ahmed ben Dagher, le Premier ministre a demandé à la coalition d'intervenir.

La crise politique entre les séparatistes et le gouvernement du président Hadi qui est soutenu par l'Arabie saoudite, a donné une nouvelle dimension au conflit qui voit s’affronter depuis 3 ans le gouvernement et les Houthis, soutenus par l'Iran.

Cette tendance indépendantiste prend de l'importance et avec le soutien manifeste des Émirats arabes unis, les sudistes vont essayer de forcer le destin pour retrouver leur indépendance, a aestimé François Frison-Roche, directeur de recherche au CNRS, auprès de France 24. Le Yémen du Sud était un État indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990 et les séparatistes y sont restés puissants. Selon des habitants, ils semblent en bien meilleure position que les unités gouvernementales, dans certains quartiers.