Libye : des migrants vendus comme esclaves

De nombreux migrants transitant par la Libye pour gagner Europe via l’Italie, sont réduits d’esclavage. 

Qui a besoin d’un mineur ? C’est un grand homme fort, il va creuser !

Ces ventes d’êtres humains se dérouleraient 1 ou 2 fois/ mois. Près de Tripoli, des journalistes de CNN ont assisté aux enchères et filmé en caméra cachée la transaction : une douzaine de migrants sont ainsi cédés par des passeurs pour 500 à 700 dinars libyens, soit jusqu’à 435 €.

Ils vous font travailler de force et vous battent, témoigne un ancien esclave qui a réussi à s’enfuir, auprès des reporters de la chaine américaine.

En avril dernier, l’ OIM (Organisation internationale pour les migrations) avait déjà informé que la traite d’êtres humains devenait une pratique de plus en plus fréquente chez les passeurs. Originaires d’Afrique de l’Ouest : Nigeria, du Sénégal et de la Gambie, des migrants rapportaient disaient avoir été achetés et revendus dans des garages ou des parkings de la ville de Sabha, au sud de la Libye, où passent de nombreux exilés.

Ils sont capturés par des groupes armés et/ou de réseaux de passeurs alors qu’ils se dirigent vers le nord du pays pour gagner l’Europe en traversant la Méditerranée. Ils sont vendus entre 200 et 300 $ (entre 190 et 280 €) et retenus 2 ou 3 mois, utilisés comme travailleurs journaliers dans l’agriculture ou la construction.

La Libye affirme qu’une enquête va être ouverte. Il y a bien des rumeurs mais rien ne se passe devant nous, a assuré un officiel libyen.

A la suite de ces publications, l’ONU a dénoncé une situation inhumaine. Cet esclavage des temps modernes constitue un outrage à la conscience de l’humanité, a déploré Zeid Ra’ad Al-Hussein, haut Commissaire aux droits humains.

La communauté internationale ne peut pas continuer à fermer les yeux sur les souffrances inimaginables endurées par les migrants en Libye, et prétendre que la situation ne peut être réglée qu’en améliorant les conditions de détention, a-t-il fustigé.

En première ligne dans les accords avec les Libyens, Marco Minniti, ministre italien de l’intérieur a rappelé les efforts de son pays en faveur du rapatriement volontaire cette année de 9 500 personnes vers leurs pays d’origine et du prochain transfert à d’un millier de femmes, enfants, personnes âgées vers des pays tiers.