Catalogne : proclamation d'indépendance, Puigdemont destitué et manifestations pour l’unité

La proclamation d'indépendance au Parlement catalan ce 27 octobre a été suivie d'une prise de contrôle de la Catalogne par Madrid.

Le Premier ministre, Mariano Rajoy, a déchu de leurs fonctions le président de l'exécutif catalan et son équipe.

Il a annoncé la tenue d’élections régionales le 21 décembre et chargé Soraya Saenz de Santamaria, sa vice-présidente d'administrer la Catalogne jusqu’à cette date… Selon les médias, 150 hauts responsables de l'administration catalane ont également été destitués. L'emblématique chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero, jugé trop proche des indépendantistes a ainsi été remplacé.

Destitué, le président, Carles Puigdemont, leader du parti indépendantiste a déclaré qu'il participerait  à ce scrutin… Le 21, nous irons aux urnes, nous irons avec conviction et nous sommes très attachés à ce que la société catalane puisse s'exprimer, a-t-il indiqué.

Le procureur général de l'État espagnol a requis des poursuites contre les ex-membres du gouvernement catalan, notamment pour rébellion. Il estime que les principaux responsables politiques de la Generalitat de Catalogne ont entraîné, avec leurs décisions et leurs agissements, une crise institutionnelle qui a débouché sur la déclaration unilatérale d'indépendance de ce vendredi. Le magistrat demande qu'ils soient convoqués de manière urgente et arrêtés s'ils ne se présentent pas. La plainte vise également des faits de sédition, malversation et prévarication. Elle a été présentée devant l'Audience nationale à Madrid qui décidera si elle est recevable.

Carles Puigdemont était ce week-end dans sa ville de Gérone. Il s'est ensuite rendu à Bruxelles avec 5 membres de son ancien exécutif. Selon la chaîne TV La Sexta, ils pourraient demander l'asile politique en Belgique.

Carles Puigdemont a d’ailleurs pris contact avec un avocat expert, ancien défenseur de Basques espagnols membres présumés d'ETA. Il m'a formellement désigné comme son avocat mais ce premier contact visait surtout à se préparer juridiquement à ce que sera l'attitude de Madrid à l'égard de mon client, a assuré Me Bekaert, Interrogé par la télévision flamande VRT, M. Puigdemont n'était pas en Belgique pour demander l'asile. Sur ce plan rien n'a encore été décidé, a toutefois souligné l’avocat.

Après les manifestations indépendantistes de ce vendredi, ceux qui souhaitent rester dans l'Espagne ont d'occupé les rues de Barcelone, ce dimanche 29 octobre.

300 000 personnes, selon la police municipale, 1,1 million selon les organisateurs… aux cris de La Catalogne, c'est nous tous !, Puigdemont, en prison !, le Paseig de Gracia était envahi de drapeaux rouge et jaune afin de démontrer que le désir d’indépendance de la Catalogne est loin de faire l’unanimité.

Après une rupture sans précédent en 40 ans de démocratie, la région est plus que jamais divisée.