Glyphosate : la Commission européenne reporte le vote des experts

Alors que les preuves de sa dangerosité s’accumulent, la Commission européenne a, ce 25 octobre, courageusement reporté à une date ultérieure, le vote des experts sur l’avenir du glyphosate.

La licence actuelle expirant en décembre prochain, une décision claire devient pourtant urgente…  Mais l'Union européenne a, en effet, bien du mal à trouver un accord sur sujet.

Le Parlement européen veut éliminer progressivement cet herbicide, classé, très courageusement là encore, cancérigène probable par le CIRC depuis 2015 mais, comme le glyphosate est actuellement utilisé par 2/3 des agriculteurs, l’exécutif préconise pour une utilisation réduite…

Pendant combien de temps encore la santé devra-t-elle s’écraser devant le profit ?

jusqu'à présent la Commission européenne proposait un renouvellement de la licence du glyphosate pour 10 ans. Mais, le Parlement a exigé une révision de cette position ce 24 octobre, soit à la veille du scrutin… Le texte du Parlement fait notamment référence à l'étude du Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS, qui a classé la substance "cancérogène probable" en 2015, contrairement aux agences européennes, l'Efsa (sécurité des aliments) et l'Echa (produits chimiques).

Bien que l’avis du Parlement ne possède pas de caractère contraignant, la Commission a révisé sa position position et est, désormais favorable à une période d'utilisation réduite entre 5 et 7 ans.

Le feuilleton du renouvellement de la licence du glyphosate dure donc depuis plus de 2 ans dans l'UE. Agacée de voir les États membres se défiler, la Commission répète inlassablement depuis l'été que la décision doit être une affaire de responsabilité partagée.

Une majorité qualifiée  est requise. Soit 55 % des États membres mais aussi de 65 % de la population représentée pour accepter ou rejeter la proposition de la Commission, un quota difficile à atteindre sans les poids lourds démographiques de l'UE…

France, Italie, Autriche avaient déjà publiquement annoncé qu'ils s'opposeraient à un renouvellement pour 10 ans. Paris a aussi exprimé sa préférence pour une durée réduite

Plusieurs pays membres –. Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement français, a  annoncé ce mercredi que la France, favorable à un renouvellement pour 3 ans, était prête à accepter une durée de 4 ans pour permettre un consensus.