Japon : un missile nord coréen survole le pays avant de s'échouer dans le Pacifique
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mercredi, 30 Août 2017 09:02
Un missile balistique nord coréen a survolé le Japon pendant plusieurs minutes avant de s'abîmer dans l’Océan pacifique, à 1 000 km de l’archipel. L’engin a été tiré de Sunan, près de Pyongyang, ce 29 août à 5h57, et il a parcouru 2 700 kilomètres à une altitude maximum d'environ 550 km.
Une menace grave et sans précédent, a dénoncé Shinzo Abe, premier ministre japonais. Un tir inacceptable qui nuit considérablement à la paix et la sécurité de la région a-t-il martelé. C’est en effet une première depuis 2009* et un degré de plus franchi dans l'escalade des ambitions militaires de Pyongyang. Le Japon avait affirmé qu'il détruirait en vol tout engin nord-coréen qui menacerait de l’atteindre. Mais rien de tel ne s’est produit, ce mardi. Tokyo a estimé que le missile, qui a survolé l'île septentrionale de Hokkaido pendant deux minutes, ne risquait pas de chuter sur son territoire, a justifié Itsunori Onodera, le ministre de la Défense. Cependant, des millions de Japonais, habitants au nord, ont reçu préventivement, un texto d'alerte de la part du gouvernement, pour leur demander de se mettre à l'abri.
Aujourd'hui est un jour horrible pour le Japon, a estimé sur Twitter, Anki Panda, commentateur spécialiste de la sécurité le. Si la Corée du Nord ne juge pas intolérable le coût d'un survol du Japon, nous allons assister à de nouveaux tirs, a-t-il prédit.
Réuni en urgence à la demande des États-Unis et du Japon, le conseil de sécurité de l'ONU, a unanimement et fermement condamné mais de nouvelles sanctions sont pour l’instant, simplement envisagées… Mais Koro Bessho, l'ambassadeur japonais auprès des Nations unies laissant entendre qu'une nouvelle résolution prévoyant des sanctions internationales pourrait suivre. On ne peut en prédire l'issue mais j'espère bien sûr une résolution forte après cette déclaration, a-t-il affirmé
Ces actions menaçantes et déstabilisantes ne font qu'accentuer l'isolement du régime nord-coréen dans la région et dans le monde.
Tout en proclamant son plein soutien au Japon et au peuple japonais face à cette menace directe, Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'Union européenne, a vivement fustigé ces violations manifestes des obligations internationales de la République démocratique de Corée du Nord telles qu'établies dans plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU… De son côté, Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a réclamé la retenue mais réaffirmé l'appel de Pékin à la reprise de pourparlers de paix, ajoutant que les pressions et les sanctions contre Pyongyang ne peuvent fondamentalement résoudre le problème.
Emmanuel Macron s'est exprimé sur l'irresponsabilité de la Corée du Nord et s'est dit favorable à une politique «intransigeante» envers Pyongyang, ajoutant que la France se tenait prête à prendre toute initiative…
Nous voyons une tendance vers une escalade et nous sommes extrêmement préoccupés par le développement général de la situation, a déclaré Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères.
Quant Donald Trump, il a, une nouvelle fois, mis en garde la Corée du Nord : Toutes les options sont sur la table, a-t-il déclaré en dénonçant le mépris du régime de Kim Jong-un pour tous les membres des Nations unies. Lors des 2 tests d'ICBM qui semblaient avoir mis le continent américain à portée de Pyongyang, le président américain avait promis de déchaîner le feu et la colère. Et Pyongyang de répliquer en promettant une salve de missiles à proximité de Guam. Cette île située à 3 500 km de la Corée du Nord est un avant-poste stratégique de l'armée américaine sur la route de l'Asie où vivent environ 160 000 personnes.
Une réponse aux exercices militaires américano-sud-coréens
Mon pays a toutes les raisons de répondre avec des contre-mesures fermes en exerçant son droit à l'autodéfense face aux intentions hostiles affichées par les Etats-Unis, a déclaré Han Tae-Song, l'ambassadeur de Corée du Nord à la Conférence sur le désarmement de l'ONU à Genève. Les exercices militaires conjoints américano-sud-coréens en cours, en pleine tension sur la péninsule coréenne et en dépit des fermes avertissements de la République populaire démocratique de Corée, ne sont rien d'autre qu'un acte fanatique qui ajoute de l'huile sur le feu, a-t-il insisté.
Depuis le 22 août, Washington et Séoul pratiquent des exercices militaires communs. 17 500 militaires américains et 50 000 soldats sud-coréens sont mobilisés à Daegu et dans plusieurs bases militaires américaines.
* En 2009, Pyongyang avait alors assuré qu'il s'agissait d'un tir de satellite. Mais Washington, Séoul et Tokyo, sont persuadés qu’il s’agissait d’un test clandestin de missile intercontinental balistique (ICBM).
Avant cela, la dernière fois qu'un engin nord-coréen avait survolé l'espace aérien du Japon remontait à 1998. Pyongyang avait, de même, affirmé qu'il s'agissait d'un lancement spatial…