Raqqa : Faire tomber le drapeau noir de l’EI

Des combattants arabes et kurdes sont entrés ce 6 juin à Raqqa, capitale autoproclamée de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie, d'où les djihadistes préparent des attentats, notamment en Occident.

L’offensive est menée à partir de 3 axes, à l’est et à l’ouest.

Les combattants kurdo-arabe sont postés à 2 km au nord. Selon des sources syriennes, au moins 15 000 participent à l’assaut.

Ils sont soutenus par des centaines de conseillers et de soldats des forces spéciales américaines et disposent d’armes lourdes et de véhicules blindés, fournis par les avions de la coalition internationale.

L'assaut assènera un coup décisif à l'EI, a déclaré fièrement le commandant américain de la coalition internationale, Steve Townsend. Il a cependant prévenu que la bataille serait  longue et difficile…

Les troupes du régime d’Assad viennent de la province d’Alep, à l’ouest. Avec le soutien de l’aviation russe, elles ont chassé les combattants de l’EI de plusieurs localités voisines. Quelques heures après le début de la bataille, les soldats de l'armée syrienne se trouvaient dans la province, à 70 km à l’ouest de Raqqa. Une première depuis un an.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé être entrées dans Raqqa par le quartier de Mechleb, à l’est. Depuis quelques jours, les habitants avaient déserté le secteur, fuyant les djihadistes. Le groupe Etat islamique avait évacué les habitants de ce faubourg, il y a quelques jours et il n’a opposé qu’une faible résistance, rapporte un correspondant de l’AFP à Beyrouth. Les djihadistes sont repliés 3 km plus loin, vers les quartiers plus urbanisés, à l’intérieur de la ville.

Le groupe Etat islamique disposerait de 3 000 à 5 000 combattants.

Epargner les civils et cesser les tirs aléatoires

Dans cette bataille, les civils risquent de payer le prix fort. Une vingtaine d'entre eux a été tués lundi n tentant de fuir Raqqa, dans un raid attribué à la coalition.

Depuis 3 jours il y a des tirs d’obus et d’artilleries, raconte un militant de l'opposition syrienne qui décrit une situation catastrophique.  Il s'inquiète du sort des habitants et des déplacés.  A Raqqa, en plus des habitants, il y a au moins 100 000 déplacés. Tous subissent les tirs d’artillerie, d’obus et aussi les frappes aériennes de la coalition internationale.

L’offensive a démarré il y a 7 mois. Les FSD progressent lentement pour reprendre du territoire à l'ennemi. Depuis 2 ans et demi, la coalition internationale commandée par les Etats-Unis mène des frappes contre des cibles djihadistes dans la ville. Désormais, la bataille de Raqqa se déroule aussi au sol.


Syrie : l'assaut lancé à Raqqa

RAQQA

Située en bordure de l’Euphrate, Raqqa est une ville syrienne à majorité sunnite.

Début 2013, la ville tombe sous contrôle de groupes rebelles opposés au régime de Bachar el-Assad. Quelques mois plus tard, la ville est dominée par le groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) dont les initiales en arabe forment le nom Daech. Les djihadistes progressent ensuite en Syrie puis jusqu'à Mossoul en Irak.

En juin 2014, le chef Abu Bakr al-Baghdadi proclame un califat et défie les frontières nationales. L’organisation djihadiste radicale se fait désormais appeler Etat islamique et chasse toutes les autres formations de Raqqa qui devient sa capitale syrienne autoproclamée.

Décapitations, crucifixions et autres exécutions publiques s'y déroulent…

C’est de là que l’EI diffuse sa propagande et prépare des attentats.

Environ 300 000 habitants vivent ainsi sous le joug de djihadistes venus du monde entier.