Iran : 2 attentats à Téhéran. 12 morts et 39 blessés.
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mercredi, 07 Juin 2017 17:49
Le Parlement et le mausolée de Khomeiny à Téhéran ont été ciblés ce 7 juin par Daech.
Les attentats, simultanés, ont fait au moins 12 morts et 39 blessés.
Il s’agit de 2 symboles forts du patrimoine du pays, jusqu'à présent épargné par l'organisation terroriste qui, jusqu'à ce jour, n'avait jamais attaqué les métropoles d'Iran même si certaines régions proches des frontières avec l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan en ont déjà été victimes.
Mais les attaques d’une représentation du pouvoir gouvernemental et d’un monument religieux concrétisent les menaces exprimées dans la vidéo de mars 2017 : l’EI s’en est directement pris à Téhéran et à l'ayatollah Ali Khamenei, son chef religieux dans une vidéo. L’organisation terrorisme a affirmé sa volonté de conquérir l'Iran et le rendre à la nation musulmane sunnite… provoquer un bain de sang chez les chiites, majoritaires en Iran et ciblés par les terroristes.
L'Iran se veut une forteresse impénétrable
En mai dernier, le roi d'Arabie Saoudite a qualifié l’Iran de fer de lance du terrorisme mondial, avant que ses alliés ne le lâchent lors de la récente crise diplomatique entre les pays du Golfe. Désormais, le pays a un nouvel ennemi : Donald Trump. Lors de sa visite en Arabie Saoudite, le président américain a accusé le régime de Téhéran de soutenir le terrorisme. En attendant que le régime iranien montre sa volonté d'être un partenaire dans la paix, toutes les nations dotées d'un sens des responsabilités doivent travailler ensemble pour l'isoler, a déclaré Donald Trump. Malgré cela, l'Iran peut compter sur quelques amis… Tout d’abord la Syrie, où Téhéran soutient militairement le régime de Bachar al-Assad contre l'opposition et le groupe Etat Islamique. Fin 2016, on estimait qu'entre 1 000 et 15 000 soldats combattant sur le sol syrien, sous les ordres du général Ghassem Soleimani, chef de l'unité d'élite des gardiens de la révolution, la force Al-Qods. Au-delà de ses intérêts personnels sur place, soutenir le régime d’Assad assure aussi à l'Iran l'estime de la Russie. Soutien indéfectible du chef d'Etat syrien, Vladimir Poutine a d'ailleurs reçu fin mars, le président Rohani.
L'Iran peut également compter sur l'amitié de l'Irak, qu'il appuie militairement dans la lutte contre le groupe sunnite EI. En dépit de l'exclusion de l’Iran de toutes les coalitions de lutte contre le terrorisme, des conseillers militaires et des volontaires iraniens épaulent au quotidien les armées irakienne et syrienne sur terrain. Nous n'avons aucune peur de dire que nous avons sollicité notre voisin, l'Iran, dans la guerre contre Daech, avait déclaré, dès 2014, Ibrahim Al-Jaafari ministre des affaires étrangères irakien tandis que son homologue iranien se félicitait d’avoir rempli ses engagements, contrairement aux "Occidentaux, qui promettent des choses sans les faire. En décembre 2014, le Pentagone a ainsi annoncé que des avions de chasse iraniens avaient frappé des positions terroristes en Irak. Et depuis 2016, quelques centaines de miliciens chiites des forces Al-Qods sont présents à la frontière irako-iranienne.
Les autorités iraniennes ont une bonne raison de s'attaquer au terrorisme régional. La frontière de 1 500 km qui entre le pays et l'Irak représente une zone stratégique, dont l’EI aimerait s'emparer afin d'encercler et d'infiltrer l'Iran.
Pour empêcher toute intrusion sur son territoire, les forces iraniennes ont coopéré avec leurs voisins irakiens, confiant cette mission délicate au général Soleimani.
Les autorités iraniennes ont aussi multiplié les mises en garde : Daech n'a pas le pouvoir ni la capacité de menacer les frontières iraniennes, et nous ne reconnaissons pas ce groupe comme une menace pour nous. Sa présence et son expansion ne seront jamais tolérée par la société iranienne, affirmait fermement en mai 2015, le général Hossein Dehqan, ministre de la défense.
J'ai entendu dire que certains… des officiers faibles d'esprit de la région du Golfe Persique, essayent d'amener la guerre à proximité des frontières iraniennes. Ils devraient savoir que s'ils causent le moindre trouble, la réaction de la République Islamique sera extrêmement sévère, a averti un mois plus tard l'ayatollah Ali Khamenei.
Dans les jours qui ont suivi, les autorités iraniennes ont fait état de plusieurs attaques terroristes déjouées dans le pays, avant d'établir une zone tampon de 40 km à la frontière irakienne. Une ligne rouge à ne pas franchir par les terroristes, sous peine de riposte sévère…
Acculé dans ses fiefs de Mossoul et Raqa, l'EI pourrait redevenir un groupe terroriste traditionnel dont les membres vont infiltrer les sociétés et agir ponctuellement à travers des opérations terroristes classiques, analyse ainsi le journaliste Mohamed Sifaoui sur Twitter.