Syrie : au moins 72 morts et 170 blessées dans une attaque chimique présumée
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mercredi, 05 Avril 2017 10:14
Au matin du 4 avril, à Khan Cheikhoun dans la province d'Idleb, au moins 72 personnes sont mortes et 170 autres ont été blessées, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui indique qu’il y a également de nombreux disparus et précise qu’il a au moins 20 enfants et 17 femmes parmi les victimes.
Les images des agences de presse montrent des Syriens munis de masques à oxygène et de combinaisons. Les médecins ont constaté que les symptômes relevés sur les blessés sont similaires à ceux constatés lors d'une attaque chimique : difficultés respiratoires, mousse sortant de la bouche, pupilles dilatées, convulsions…
Selon le gouvernement américain, il s’agirait de gaz sarin, arme chimique utilisée en août 2013 dans la région de la Ghouta et responsable de la mort de plusieurs centaines de civils.
Plusieurs pays occidentaux accusent le régime de Bachar Al-Assad.
La communauté internationale condamne l'attaque, qualifiée d’acte intolérable et même pour certains responsables politiques un crime contre l'humanité.
Selon son porte parole Sean Spicer, la Maison Blanche dénonce un acte odieux du régime de Bachar el-Assad, d'autant plus «intolérable qu'il a frappé des innocents, y compris des femmes et des enfants, selon son porte-parole Sean Spicer.
Federica Mogherini, a réclamé un puissant effort en faveur des pourparlers de paix sur la Syrie à Genève. Il faut unir la communauté internationale derrière ces négociations, a plaidé, la chef de la diplomatie européenne lors d’une conférence internationale à Bruxelles, sur l'avenir de la Syrie.
Ces évènements horribles montrent malheureusement que des crimes de guerre continuent en Syrie et que le droit humanitaire international est fréquemment violé, a déploré pour sa part, Antonio Guterres.
Horrifiée par l'attaque, Theresa May estime que nous ne pouvons plus laisser cette souffrance se poursuivre. Tandis que Boris Johnson, son ministre des Affaires étrangères, a affirmé que toutes les preuves désignent le régime de Damas.
François Hollande a évoqué lui aussi la responsabilité de Bachar el-Assad dans ce massacre, dénonçant, sans les citer la complicité et la responsabilité morale de ses alliés…
Dans un communiqué publié par l'agence officielle Sana l'armée syrienne a démenti catégoriquement avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhou et assuré qu'elle n'en avait jamais utilisé, à aucun moment, à aucun endroit et ne le fera pas dans l'avenir…
Quelques heures plus tard, un nouveau raid aérien a provoqué de nombreux dégâts au sein même de l'hôpital où étaient traitées les victimes… Selon les données objectives du contrôle russe de l'espace aérien, l'aviation syrienne a frappé près de Khan Cheikhoun un grand entrepôt terroriste, a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense.
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, condamnant l'attaque chimique présumée ont saisi le Conseil de sécurité de l'ONU. Une réunion d'urgence doit se tenir ce 5 avril.
Le projet de résolution exprime son indignation que des individus continuent d'être tués et blessés par des armes chimiques dans la République arabe syrienne et exprime sa détermination pour que les coupables soient tenus responsables.
Il entend voir le gouvernement syrien fournir aux enquêteurs internationaux les plans et registres de vols de son aviation, le nom des chefs d'escadrons de ses hélicoptères et laisser les enquêteurs accéder aux bases aériennes d'où aurait pu être menée l'attaque chimique.
Le texte demande également à Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, un rapport mensuel sur la coopération du gouvernement syrien dans le cadre de l'enquête internationale sur l'usage d'armes chimiques en Syrie.
La Russie, alliée de Bachar el-Assad, et la Chine, n'ont pas fait connaître leur position sur cette résolution.