Pays-Bas : l’extrême droite ne passe pas

Selon les résultats temporaires, le VVD, parti populaire libéral et démocrate de droite du premier ministre sortant Mark Rutte, resterait le premier parti à la Chambre basse avec 32 sièges sur 150. et se sont contre le populisme !

Une déception pour le PVV et Geert Wilders, le leader qui fanfaronnait sur un raz de marée de l’extrême droite, après le Brexit et la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Même si le PVV, Parti Pour la Liberté, progresse, il ne gagnerait que 4 sièges Avec un total de 19 au lieu des 30 espérés, il reste à égalité avec le CDA (Appel chrétien-démocrate) et le D66, ce qui est plutôt rassurant pour la démocratie hollandaise.

Le taux de participation des législatives de 15 mars au Pays-Bas est estimé à 81 %, contre 74,6 % lors des précédentes élections, en 2012. Il témoigne que les Néerlandais ont tenu à se prononcer massivement.

Après le Brexit et l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, les Pays-Bas ont dit stop à cette vague de populisme, a assuré Mark Ritte avec soulagement, en célébrant sa victoire devant une salle comble de La Haye.

Le premier ministre devrait donc rester au pouvoir et engager des négociations avec les autres partis, pour former un gouvernement.

Avec la crise diplomatique avec la Turquie, Mark Rutte semble avoir obtenu un tardif soutien pour adopter une ligne de fermeté face à Recep Tayyip Erdogan.

Geert Wilders, ne lâchant rien, s'est déjà déclaré prêt à gouverner si cela est possible, sur les questions qui nous sont chères, a-t-il insisté, alors que l'ensemble des autres partis ont exclu l’éventualité d’une telle collaboration. Si cela ne marche pas, nous supporterons le gouvernement où cela est nécessaire, a-t-il ajouté.

Lorsque Geert Wilders a voté dans une école de La Haye, il était protégé par des mesures de sécurité drastiques. Plusieurs fatwas d'imams radicaux ont en effet appelé à le décapiter.

Sur la question de l'identité, les idées du tribun anti-islam hollandais, surnommé Mozart en raison de sa coupe de cheveux péroxydée, avaient dominé. La place de l’islam et de l'immigration, la défense de l'État néerlandais s’étaient ainsi retrouvés au centre du débat durant une campagne électorale mouvementée. Malgré la bonne santé économique des Pays-Bas, les Hollandais classent clairement ces questions comme prioritaires même s'ils apportent des réponses différentes aux difficultés de l'intégration.

Mais les propositions très radicales du PVV, comme interdire le Coran, fermer toutes les mosquées et sortir de l'Union européenne, qualifiée d'État nazi, ont fini par faire peur à une société hollandaise connue jusqu'ici pour sa tempérance. Le profit économique généré par la position du pays dans l'Union européenne a fait le reste…

A l'annonce des résultats, la chancellerie fédérale allemande a félicité les Pays-Bas pour ce résultat fantastique… Pays-Bas, ô Pays-Bas, vous êtes des champions, a déclaré en néerlandais Peter Altmaier, sur Twitter. Les Allemands se préparent à voter en septembre, et le pays est lui aussi traversé par un courant de protestation populiste, notamment avec l'afflux de réfugié syriens et les récents attentats terroristes.

François Hollande a lui aussi saluer une nette victoire contre l'extrémisme.