Syrie : raid sur un convoi humanitaire. 20 morts

Après avoir imposé le 9 septembre dernier un ultime et fragile cessez-le-feu, États-Unis et Russie s’accusent mutuellement d’être à l’origine d’un raid aérien contre un convoi humanitaire.

20 personnes ont été tuées, dont un représentant du Croissant-Rouge. Il s’agit du plus lourd bilan humain contre des secours depuis le début de la guerre en Syrie en mars 2011. En conséquence, l'acheminement par camions de l’aide de l'ONU qui venait à peine de commencer, a du être immédiatement suspendu.

Selon notre meilleure estimation… Ce sont les Russes qui ont mené cette frappe …2 bombardiers russes SU-24 étaient sur la zone au même moment, a confié avec précision un responsable anonyme américain tandis que la Maison Blanche affirmait que le gouvernement russe ou le régime de Bachar Al Assad pouvaient être à l'origine de ce bombardement…

La Russie a aussitôt riposté avec indignation et colère, dénonçant des allégations hâtives et sans fondement, faites par des protecteurs de terroristes et de bandits.

La communauté internationale actuellement réunie pour l'Assemblée générale de l'ONU à New York semble impuissante et les violences ont redoublé sur le terrain.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 27 barils explosifs, ont été largués sur Alep ce mardi 20 septembre, vraisemblablement par le régime syrien. Au moins 39 civils ont été tués.

Echec de la diplomatie et reprise des violences

Lors de son ultime discours à la tribune des Nations unies, Barack Obama a simplement  promis de poursuivre le difficile travail de la diplomatie.

Ça suffit ! a tonné pour sa part François Hollande. En 2013, le chef de l’Etat français escomptait des frappes militaires communes contre le régime de Bachar al-Assad, avec les Américains avant que Barak Obama ne recule. Pendant 4 ans, le président américain.

Dans le même temps, à New York, Riad Hijab, un dirigeant de l'opposition syrienne, a fustigé la faiblesse totale de la communauté internationale face à une guerre qui s'est internationalisée et complexifiée depuis mars 2011, avec plus de 300 000 morts, des millions de réfugiés, une crise humanitaire au Moyen-Orient et en Europe et une Syrie en partie détruite.



Le cessez-le-feu n'est pas mort !, a tenté de rassurer le secrétaire d'État américain John Kerry après une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie*. Mais après une heure de discussions dans une ambiance dramatique et lourde, le GISS n'a fait aucune a rapporté Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères. Des diplomates ont indiqué que John Kerry et Sergueï Lavrov devraient se revoir dans la semaine et le GISS réunir de nouveau vendredi…


*GISS : 23 pays et organisations internationales.