Le Glyphosate sera-t-il (enfin) retiré du marché ?

Sujet très sensible, la dangerosité du glyphosate baptisé RoundUp dans le commerce, fait l’objet d'une bataille acharnée entre Monsanto et tous ceux qui réclament une interdiction de l'usage du pesticide américain.

Le glyphosate est extrêmement dangereux pour la santé et l'environnement. Il a été classé comme cancérogène par l'Organisation mondiale de la Santé a affirmé Noël Mamere sur Public Sénat et Sud Radio. Or, l’OMS est beaucoup plus nuancée... voire contradictoire, du moins, en apparence.

Le travail titanesque des scientifiques basés à Lyon portant sur plus d’un millier de dossiers aboutit à ces 2 enseignements : 1. Il y a des preuves suffisantes pour dire que le glyphosate pur et à haute dose entraîne l'apparition de tumeurs chez les animaux. 2. Les personnes exposées aux produits contenant du glyphosate, notamment les agriculteurs qui manipulent des pesticides, présentent des preuves limitées de cancer.

Donc, le Centre international de recherche sur le cancer classe le glyphosate en probablement cancérogène pour l'homme et non cancérogène avéré (comme par exemple la viande rouge, cataloguée ainsi en octobre dernier.

Le résultat d’une autre étude de l'OMS menée en partenariat avec la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation rend ces propos encore un peu plus abscons. Le glyphosate de Monsanto est classé : probablement pas cancérogène ! ?

Heureusement que l’OMS précise qu'il n'y a pas de contradiction entre ces deux études… car, la deuxième a surtout examiné un risque de cancer pour les consommateurs confrontés aux doses de glyphosate présentes dans l'alimentation.Voilà qui est tout à fait éclairant, en effet !!

Qui plus est Monsanto, comme ses opposants, ont contesté à la fois méthodologies et conclusions des 2 études … Bref, Noël Mamère s’est donc trompé : l'Organisation mondiale de la Santé n’a pas classé le glyphosate en cancérogène avéré. Mais la Commission européenne n’est pas plus clairvoyante : le scrutin du 19 mai 2016, devant statuer sur l’interdiction du glyphosate a été… retiré. Le vote du comité censé être compétent en matière de ré-homologation de produits phytosanitaire (CPASA) était (très) attendu sur le glyphosate. L’échéance de son autorisation datant de décembre 2015, le désherbant a déjà bénéficié d’une rallonge de 6 mois jusqu’au 30 juin 2016.

En 2016, le vote a déjà été repoussé 2 fois (en mars et ce 19 mai), au motif que la Commission craignait ne pas obtenir la majorité nécessaire en raison de la difficulté des représentants des États membres qui siègent au CPASA à se positionner face aux conclusions divergentes apportées par différentes instances de sécurité sanitaire sur la dangerosité du glyphosate.

La Commission européenne aurait formulé 2 nouvelles propositions aux États membres : Renouveler l’autorisation du glyphosate pour 1 ou 2 ans, le temps d’une nouvelle (énième…) évaluation de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), attendue pour 2017 OU BIEN Ne rien faire jusqu’à date d’échéance de l’autorisation du glyphosate sur le marché européen. Dans ce cas, le retrait du marché européen devrait se faire sous 6 mois. La Commission privilégierait cette option afin qu’une responsabilité dans la procédure soient prises parles États membre. Ils avaient jusqu’à ce mercredi 25 mai…