Crash du vol EgyptAir MS804 : défaillance technique ou attentat ?

L’Airbus A320 d’EgyptAir a disparu en Méditerranée le 19 mai vers 2h30 après avoir soudainement disparu des écrans radar moins d'une minute après son entrée dans l'espace aérien égyptien.

Le vol MS804 avait décollé de Paris CDG et transportait 66 personnes vers Le Caire. Selon le ministère de l'Aviation civile égyptien, les contrôleurs aériens grecs étaient les derniers à avoir parlé au pilote, assurant que le commandant de bord n'avait eu aucun contact avec les aiguilleurs du ciel égyptiens.

La possibilité d’un attentat** a été très sérieusement considérée mais avec l'absence de revendication à ce jour,

,cette  hypothèse s’éloigne. D’autre part, le système automatisé de l’avion a émis pendant près de 3 minutes, des alertes signalant de la fumée notamment à l'avant de l'appareil et des défaillances des systèmes électroniques gérant les commandes de vol. La connaissance de ces éléments a renforcé la vraisemblance d’une avarie matérielle. Même si, selon les experts, rien n'exclut que la fumée soit la conséquence d'un incendie volontaire, voire d’une bombe.

Il est beaucoup trop tôt pour interpréter et comprendre les causes de l'accident tant que nous n'avons retrouvé ni l'épave, ni les enregistreurs de vol, a répété à Paris le porte-parole du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), qui a dépêché en Egypte 3 enquêteurs, aux côtés d'un expert d'Airbus.

Les recherches se poursuivent en Méditerranée. Le ministère égyptien du Pétrole a également envoyé «un sous-marin capable de descendre à 3 000 m. Navires et avions des armées égyptienne et française ont scruté la mer, entre la Crête et la côte nord de l'Egypte pour retrouver les boîtes noires, enregistreurs de vol qui n’ont pas encore été repérées. Le temps presse car le signal des balises des 2 enregistreurs n'émettra que 4 à 5 semaines dans l'eau, avant épuisement des batteries.

Une porte-parole de la Marine française à bord d’un appareil de surveillance, a indiqué avoir détecté pas mal d'objets flottants, probablement liés à l'épave. L'armée égyptienne a repêché les premiers débris de la carlingue, un membre humain et des effets personnels des passagers mais pour l’instant, aucun corps n’a été repêché.


*30 Egyptiens et 15 Français, 2 Irakiens, 2 Canadiens et des ressortissants d'Algérie, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Tchad, du Portugal, d'Arabie saoudite et du Soudan. L'équipage comptait 7 personnes et 3 agents de sécurité. Un enfant et 2 bébés figurent parmi les victimes. 

**Le 31 octobre dernier l'explosion d'une bombe à bord d'un charter russe qui venait de décoller d'une station balnéaire égyptienne avait provoqué la désintégration instantanée de l'appareil en raison de son altitude à près de 11 km, à cause de la très brutale dépressurisation que la brèche dans le fuselage avait provoquée. Cet attentat avait tué les 224 occupants de l'appareil et il avait été revendiqué quelques heures après le crash par la branche égyptienne du groupe Etat islamique. Or l'Airbus d'EgyptAir volait jeudi sensiblement à la même altitude lorsque les radars ont perdu sa trace, quelques minutes après les alertes automatisées.