Elections législatives britanniques
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Jeudi, 07 Mai 2015 10:50
45 millions d’électeurs Britanniques votent ce jeudi 7 mai pour renouveler les 650 députés de la Chambre des Communes.
L’élection a lieu tous les 5 ans et ne comporte qu’un seul tour. Les bureaux de de vote fermant à 22h, le résultat, connu à l'issue du dépouillement dans la nuit déterminera la nomination du Premier ministre qui formera un nouveau gouvernement.
Selon les sondages, le parti conservateur de David Cameron devrait emporter un tiers des voix. Crédités d’un autre tiers des suffrages, les Travaillistes sont menés par Ed Miliband, Surnommé Red Ed (Ed le Rouge), il s'est fait remarquer à l'aile gauche de son parti. Miliband a fait campagne contre les inégalités et a tenté de rassurer les milieux économiques.
Réputé peu charismatique, gaffeur, il a pris de l'ampleur et est désormais crédible pour le poste de Premier ministre, affirme à France Tv info, Sarah Pickard, maître de conférences et chercheuse en civilisation britannique à la Sorbonne.
En l’absence de majorité absolue au Parlement, les leaders des deux principaux partis seront dans l'obligation de nouer des alliances pour constituer un gouvernement.
Au terme d’une campagne ennuyeuse comme la plus londonienne, le suspens est aussi grand que lors d’une finale de rugby : ces législatives sont annoncées comme les plus serrés depuis 41 ans.
Ce degré de suspense et d’incertitude est totalement inédit, souligne Sarah Pickard, On assiste à la fin du bipartisme. Il y a deux générations, 95% des électeurs votaient pour les conservateurs ou pour les travaillistes, explique-t-elle.
Les 20% d’indécis, les libéraux-démocrates (centre), les europhobes de l'Ukip et les mouvements indépendantistes se posent donc en arbitres.
Les libéraux-démocrates, conduits par Nick Clegg, sont déçus de leur alliance avec le gouvernement de David Cameron. Laissant entendre qu’ils pourraient cette fois s’allier aux Travaillistes. Avec ce positionnement politique flou, ils risquent de ne pas réaliser un score significatif…
Estimé à environ 14% des intentions de vote, le parti populiste europhobe Ukip a remporté les élections européennes de mai 2014. Mais le leader, Nigel Farage, s’attend à ne remporter que quelques sièges en raison du mode de scrutin : principe du first-past-the-post, où le candidat arrivé en tête dans la circonscription est élu en un tour.
En revanche, les indépendantistes écossais du Scottish National Party (SNP) bien que présents dans les 59 circonscriptions écossaises uniquement, détiennent certaines clés.
Avec leur charismatique et populaire leader, Nicola Sturgeon, première femme à accéder au poste de Premier ministre de l'Ecosse en 2014, ils devraient remporter environ 50 sièges et priver le Labour de son fief historique. C'est paradoxal, mais l'échec du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse en septembre 2014 a renforcé le poids des indépendantistes, plus à gauche que le Labour. Ils sont LE phénomène de cette campagne, relève Sarah Pickard. Si Ed Miliband souhaite prendre la tête du gouvernement britannique, il sera contraint de négocier avec le SNP.
D’autre part, l'Union européenne observe de près ces élections car David Cameron, s’il est réélu, a promis d'organiser en 2017 un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE.