Erevan : commémoration du centenaire du génocide arménien

En 1915, 1,5 million d'Arméniens sont morts massacrés, sous l'Empire ottoman.

Des archives inédites du Vatican ont révélé les interventions du Saint Siège et du pape Benoît XV en faveur des Arméniens pendant la Première guerre mondiale.

Le pape avait envoyé  2 lettres au Sultan et une autre au président américain Woodrow Wilson. En dépit des multiples démarches humanitaires du nonce d’Istanbul pour empêcher les massacres, ceux-ci n'ont fait que redoubler…

La cérémonie organisée à Erevan, ce vendredi 24 avril 2015 au mémorial dédié aux victimes, a rassemblé des milliers de personnes. Parmi les invités Vladimir Poutine et François Hollande.

J'ai une pensée pour tous mes concitoyens d'origine arménienne. Ils sont la France comme ils sont l'Arménie. Ils font briller nos deux pays, comme Charles Aznavour, notre fierté commune, a déclaré le président français, qui doit rencontrer, ce samedi, le président Ilham Aliev. Au centre des discussions, la question du Haut-Karabagh, mais aussi le développement des relations économiques et de la coopération universitaire.

François Hollande, accompagné d’une délégation de la communauté arménienne de France, appelle la Turquie à reconnaître le génocide arménien : Il y a en Turquie des mots importants qui ont déjà été prononcés, a insisté le chef de l'Etat. Mais d'autres sont encore attendus, pour que le partage du chagrin puisse devenir le partage d'un destin.

Si le président Erdogan a présenté, l'année dernière pour la première fois, ses condoléances aux Arméniens, l'état turc refuse en revanche d'accepter le terme génocide et même d’admettre que des massacre de grande ampleur ont eu lieu.

La Turquie ne veut pas reconnaître l'existence d'une histoire arménienne sur son territoire.

La République de Turquie a été en 1923, en se basant sur l'idée de l'unité de l'identité turque, et pour cela elle a dû effacer son passé multiethnique, rappelle Marie Forestier, correspondante à Istanbul pour France 2.

Les propos du  pape François, le 11 avril dans la basilique Saint-Pierre de Rome avaient suscité la fureur des autorités turques.

En qualifiant le massacre de 1015 de premier génocide du XXe siècle, le pape n'a pas voulu susciter plus d'animosité, mais inviter Turcs et Arméniens à se rapprocher, a déclaré Mgr Parolin, premier ministre du Vatican, le jour de la commémoration à Erevan où l’état pontifical était représenté par le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pour la promotion de l'unité des chrétiens. Ce que nous devions faire, nous l'avons fait, le pape a parlé de manière très claire et en même temps très discrète. François a parlé comme toujours en termes de réconciliation, a renchéri le secrétaire d'Etat.

Cette page honteuse du génocide des Arméniens avait été fermée avec trop de précipitation, estime pour sa part, Walter Kasper, cardinal et théologien allemand, proche du souverain pontife. Les violences qui ont touché les populations chrétiennes du Moyen-Orient semblent ne jamais devoir cesser : 100 ans ont passé et aujourd'hui comme alors, il y a des déportations, des massacres, des enlèvements, et l'on vend des femmes et des enfants…, a souligné Mgr Kasper.