Mali : attentat à Bamako. 5 morts
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Samedi, 07 Mars 2015 23:53
Un attentat a eu lieu durant la nuit de vendredi à samedi à La Terrasse, L’établissement sur 2
niveaux fait à la fois discothèque et
restaurant bar.
Situé dans le quartier de l’Hippodrome, haut lieu de la vie nocturne dans la capitale, il est très apprécié des expatriés. Selon des témoins et des sources policières, un homme armé et masqué est entré peu après minuit, il a crié mort aux Blancs !
Il a lancé des grenades avant d’ouvrir le feu puis jeté 2 autres grenades en partant à bord d’un véhicule conduit par un complice, tuant un policier. Un Français*, un Belge** et 3 Maliens ont été tués. La fusillade a fait au moins huit blessés, dont 3 Suisses grièvement touchés. Il s’agit du premier attentat visant des Occidentaux dans la capitale, tandis que le Mali vit depuis le printemps 2012 sous la menace djihadiste.
L’acte a été qualifié de terroriste par le gouvernement malien. Il a été revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune, dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar***, dans un enregistrement diffusé par l'agence mauritanienne Al-Akhbar qui publie régulièrement des communiqués de la mouvance Al-Qaïda sans jamais être démentie : Nous revendiquons la dernière opération de Bamako menée par les vaillants combattants d'Al-Mourabitoune pour venger notre prophète de l'Occident mécréant qui l'a insulté et moqué, et notre frère Ahmed Tilemsi tué par l'armée française en décembre, affirme un porte-parole.
Dans la journée de samedi, à Gao, principale ville du nord du pays, la foule a lynché à mort deux poseurs de bombes présumés, avant de les brûler : les deux jeunes avaient posé des bombes non loin de la police. Ils voulaient les actionner à distance, quand ils ont été surpris par des habitants qui les ont brûlés, a rapporté une source de la sécurité, confirmée par l’ONU.
François Hollande, qui a dénoncé avec la plus grande force le lâche attentat, a affirmé avoir convenu de mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali.
avec Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien. Le parquet de Paris a immédiatement ouvert une enquête pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes, comme toujours en pareil cas lorsqu’il y a une victime française à l’étranger. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a fustigé une attaque horrible et lâche, Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères a confirmé la mort d’un de nos citoyens. La Minusma, qui a déployé quelque 10 000 militaires et policiers dans le pays, a annoncé avoir mis à la disposition des autorités maliennes des enquêteurs et experts en scènes de crime.
Le Premier ministre Modibo Keïta s’est rendu avec le
président malien sur les lieux de l’attentat, dans le quartier de l’Hippodrome,
les Maliens doivent comprendre qu’il n’y
a rien au-dessus de la paix a-t-il insisté, ne pas se laisser distraire à
un moment crucial des négociations avec la rébellion à dominante touareg du
nord, sous forte pression internationale, y compris de l’ONU, pour obtenir
d’ici fin mars un accord de paix, comme l’a déjà fait le gouvernement à
Alger.
* Fabien Guyomard, 30 ans, installé à Bamako depuis 2007. Il travaillait à ICMS Africa, une société américaine spécialisée dans la construction de luxe, a indiqué Zakaria Maïga, un ami qui a dentifié son corps.
**un ex-militaire responsable de la sécurité pour la délégation de l’Union européenne au Mali, père de deux enfants.
*** Ancienne figure d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Mokhtar Belmokhtar a lancé Al-Mourabitoune sa propre structure, responsable de l’attentat d'In Amenas en Algérie en janvier 2013.
