Mali : le gouvernement et 6 groupes armés du Nord ont signé un accord en Algérie

L’Algérie dirige la médiation internationale sur la crise au Mali et, pour la 5e fois**, réunissait dans ce but, jeudi dernier le gouvernement malien et 6 groupes armés du nord* sous l’égide de l’ONU représentée par Mongi Hamdi.

Depuis plus d’un mois, la zone de Tabankort, à mi-chemin entre Kidal, fief de la rébellion, et Gao (nord), contrôlé par des forces favorables à Bamako, à dominante touareg de part et d’autre, enregistre une recrudescence d’attaques, notamment djihadistes, visant les forces maliennes ou étrangères, mais aussi les civils.

Le projet d’accord, présenté par Alger, prévoit une vaste autonomie pour le nord mali.

En sont exclus les groupes liés à Al-Qaïda qui, à un moment alliés du MNLA, ont occupé pendant plus de 9 mois le nord du Mali avant d’en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée en 2013 par la France. En août 2014 lui a succédé l’opération Barkhane, dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.

Les opposants ont finalement signé jeudi une déclaration prévoyant la cessation immédiate de toutes formes de violence

et de s’abstenir de tout acte ou propos provocateurs. Selon Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères ce document vise à créer sur le terrain un climat et un état d’esprit propres à favoriser le progrès des négociations afin d’aboutir à un accord de paix global. Selon le document, les deux parties se sont engagés à poursuivre la négociation de bonne foi et dans un esprit constructif en vue de s’attaquer durablement aux causes des tensions observées récemment sur le terrain. L’accord prévoit aussi la poursuite de la mise en œuvre des mesures de confiance notamment la libération des personnes détenues.



*Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Mouvement arabe de l’Azawad-dissident (MAA-dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).

**Les deux parties ont mené depuis juillet 2014 à Alger, 4 séries de négociations, les premières à rassembler l’ensemble des parties prenantes au conflit depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso.La dernière session s’est achevée fin novembre.