EI a saccagé le musée de Mossoul et a enlevé plus de 220 chrétiens assyriens

Au musée de Mossoul dans le nord de l'Irak, les djihadistes du groupe Etat Islamique ont réduit en miettes à coups de masse d'imposantes statues et frises datant périodes assyrienne et hellénistique, plusieurs siècles avant l'ère chrétienne.

Des experts ont confirmé et déploré ces actes, comparables à la démolition des Bouddhas de Bamiyan par les talibans en Afghanistan en 2001. La directrice générale de l'Unesco a réclamé la convocation d'une réunion de crise du Conseil de sécurité des Nations unies. Une telle brutalité gratuite doit cesser, avant que tous les vestiges de l'ancien monde soient anéantis, a déclaré Thomas Campbell, directeur du Metropolitan Museum de New York (Met) en qualifiant la destruction de catastrophique et faisant part de sa grande tristesse.

En Syrie, ces 3 derniers jours, 1 000 familles d'Assyriens (5 000 personnes) ont fui vers Hassaké et Qamichli, villes du nord-est tenues par les forces kurdes et gouvernementales. A Hassaké, un homme de 35 ans a expliqué avoir fui en pyjama avec sa femme et ses 2 filles alors que les djihadistes approchaient de son village.Les combats ont commencé lundi à 4h du matin. Nous avons entendu le bruit des armes automatiques et des bombardements durant sept heures avant de décider d'abandonner notre maison, a-t-il raconté.

Les djihadistes du groupe Etat Islamique été la cible de frappes de la coalition autour de Tall Tamer dans le nord-est de la Syrie, où ils ont enlevé plus de 220 chrétiens, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui estime qu’au moins 35 combattants de l'EI et 25 membres des forces kurdes et assyriennes ont été tués depuis 3 jours. Les Assyriens ont été enlevés à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Hassaké, où l'EI contrôle10 villages chrétiens. En revanche, Tall Tamer demeure sous le contrôle des kurdes. Selon Oussama Edward, directeur du Réseau assyrien des droits de l'Homme basé en Suède, les otages assyriens ont été emmenés à Chaddadé, un fief de l'EI au sud de Hassaké, et ils pourraient servir de bouclier humain. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné fermement ces enlèvements, les premiers de cette ampleur en Syrie, estimant que de tels crimes montrent une nouvelle fois la brutalité de l'EI.

James Clapper, chef du renseignement américain, a estimé que la sauvagerie brutale des combattants de l'organisation EI, avec les décapitations d'otages et l'immolation d'un pilote jordanien, avait eu un effet galvanisant sur l’opinion publique au Moyen-Orient.

Cependant, le combat contre l'EI n'est pas une priorité pour la Turquie, et cela favorise le transit sur son sol de combattants étrangers se dirigeant vers la Syrie, a-t-il affirmé devant la commission des Forces armées du Sénat.

Par ailleurs, Antonio Guterres, haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés a demandé aux Européens et aux pays du Golfe de se montrer plus généreux et plus accueillants en déclarant que la crise des réfugiés syriens atteignait un tournant dangereux.  

En Syrie, la montée en force de l'EI a éclipsé les combats entre le régime de Bachar al-Assad et la rébellion. Ce qui devenu une guerre civile a fait plus de 210 000 morts depuis mars 2011.

Le porte-parole de l'ONU a annoncé que Staffan de Mistura, médiateur pour la Syrie serait à Damas samedi pour y rencontrer de hauts responsables gouvernementaux à propos de la cessation des hostilités.  Selon 3 parlementaires français qui l’ont rencontré mercredi dernier lors d’un entretien qui a suscité une très vive polémique*, Bachar al-Assad approuverait à cette initiative…


*L'entretien de ces parlementaires avec M. Assad a été condamné par le président Hollande, qui a qualifié le chef de l'Etat syrien de dictateur. Paris n'entretient plus de relations avec lui…