Corée du Sud : Naufrage du ferry Sewol. 104 morts et près de 200 disparus
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mardi, 22 Avril 2014 11:57
Le Sewol se dirigeait vers l'île touristique de Jeju lorsqu'il a chaviré et sombré, le 1§ avril au matin, au large de la côte méridionale de la Corée du Sud. Le ferry à quatre ponts transportait 476 personnes. Pendant le naufrage, 174 ont été récupérées vivantes. 352 jeunes d’une école au sud de Séoul, effectuaient à bord, un voyage scolaire. Le proviseur adjoint, survivant du nafrage, s’est suicidé vendredi. Dévorés par l’angoisse et la douleur, les parents des naufragés se réunissaient les premiers jours dans le port de Jindo. Ils attendaient l’arrivée des corps rapatriés dans cette île voisine du lieu de la catastrophe.
6 jours après le drame, le dernier bilan officiel communiqué par les garde-côtes coréens s'établit à 104 décès mais 198 victimes, en majorité des lycéens, sont toujours portées disparues, probablement noyés à l’intérieur du bâtiment.
Malgré une visibilité dans l'eau très faible, les plongeurs continuent les recherches. Les secours progressent à l’aveugle dans le labyrinthe des couloirs et des cabines du ferry totalement immergé. Ils n'ont quasiment plus aucun espoir de retrouver des personnes vivantes, dans d'éventuelles poches d'air.
Les familles prient maintenant les plongeurs de dégager au plus vite les corps, avant qu’ils ne soient trop abimés. Je veux juste revoir mon fils, murmure le père d’un lycéen. Je veux pouvoir le tenir dans mes bras et lui dire au revoir. Je ne supporte pas l’idée qu’il soit dans cet endroit froid et sombre. En revanche, la plus grande partie de l'équipage fait partie des rescapés. Mais 7 d'entre eux, dont le capitaine, Lee Joon-seok, sont arrêtés et poursuivis pour carence dans la sécurité d’autrui. Les enquêteurs ont établi qu’au moment de l’accident, c’est un subalterne de troisième rang qui se trouvait à la barre, et non le capitaine.
Ils
sont accusés d’avoir tergiversé à évacuer le ferry lorsqu’il
était encore temps. Après le choc qui l'a immobilisé, il s'est
écoulé 40 minutes avant que le bâtiment pique du nez vers le
fond. De surcroît, le capitaine qui, comme l'exige sa fonction, aurait du être le dernier à partir s'est enfuit avec l'équipage en abandonnant des
centaines de passagers piégées à bord, en leur donnant pour
consigne de rester à leur place… Si le capitaine s'était comporté correctement, beaucoup d'enfants seraient encore en vie, fustige la tante d'une des victimes en pleurant son neveu de 17 ans.
Lors d’une rencontre tendue avec les parents, Park Geun-hye, la présidente de Corée du Sud, a assimilé les actes du capitaine et de certains membres de l’équipage à un meurtre. Les proches des victimes, mais aussi la presse et l’opinion publique, expriment leur colère et leur douleur dans de violentes critiques adressées aux autorités. Le capitaine du ferry, Lee Joon-seok, est voué aux gémonies. Les garde-côtes sont pris à partie. Le Premier ministre et des responsables politiques ont été hués et bousculés et les sauveteurs critiqués pour la lenteur de la mise en route des opérations de sauvetage.
Le naufrage du Sewol, un des accidents les plus meurtriers de l'histoire de la Corée, a profondément indigné et peiné l'ensemble des Sud-Coréens. La population ne peut admettre qu’une telle tragédie ait lieu dans un pays dont ils sont fiers de constater les progrès. Après trente ans de dictature, la Corée s'est dotée d’une démocratie solide. Ruiné après la guerre de Corée, le pays est devenu numéro un mondial dans plusieurs secteurs économiques et bénéficie aujourd'hui d'un revenu élevé.
A trois jours de l’arrivée de Barack Obama à Séoul, un responsable américain a indiqué qu'une grande partie de cette visite aurait pour but d’apporter le soutien des Etats-Unis à son allié sud-coréen dans cette épreuve douloureuse.