Israël : décès d'Ariel Sharon
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Lundi, 13 Janvier 2014 11:34
Le général Sharon, leader de la
droite nationaliste israélienne,
est mort samedi après-midi à
l'âge de 85 ans, après 8 ans passé dans le coma. Il
sera inhumé ce lundi dans son ranch familial du sud du pays. L'Etat
d'Israël s'incline devant la disparition de l'ancien premier
ministre. La mémoire d'Ariel Sharon vivra à jamais dans le cœur de
la nation, a affirmé Benyamin Nétanyahou, actuel chef du
gouvernement israélien, exprimant également son profond
chagrin.
En revanche, les dirigeants palestiniens regrettent qu'Ariel Sharon n'ait pas été traduit devant la justice internationale. Sharon était un criminel, responsable de l'assassinat d'Arafat, et nous espérions qu'il comparaisse devant la Cour pénale internationale (CPI) en tant que criminel de guerre, a dénoncé Jibril Rajoub, un haut responsable du Fatah.
En décembre 2001 Sharon avait fait assiéger par Yasser Arafat les chars israéliens jusqu'à la mort du dirigeant palestinien en novembre 2004. Il avait également multiplié les menaces contre lui alimentant ainsi les soupçons d'un empoisonnement de Yasser Arafat, qu'Israël a toujours nié.
En qualifiant la mort d'Ariel Sharon d'exemple pour tous les tyrans, Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas au pouvoir à Gaza, a déclaré : Notre peuple vit un moment historique avec la disparition de ce criminel aux mains couvertes du sang des Palestiniens et de leurs dirigeants, Cheikh Ahmad Yassine, fondateur du Hamas, avait été assassiné en 2004 par l'armée israélienne sur ordre de Sharon.
Farouche partisan de la colonisation, Sharon avait finalement évacué les troupes et les 8 000 colons de la bande de Gaza en 2005. Les ex-colons de l'enclave palestinienne ne lui ont jamais pardonné. Le qutidien de gauche Haaretz va jusqu'à affirmer que Sharon envisageait des retraits en Cisjordanie ainsi que des concessions sur Jérusalem-Est, où les Palestiniens souhaite établir la capitale de leur futur Etat. Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, a donc choisi de saluer le courage politique d'Ariel Sharon lorsqu'il a ordonné le retrait israélien de Gaza en 2005. En évoquant les négociations de paix israélo-palestiniennes avec Benyamin Nétanyahou, Ban Ki-moon invite Israël à s'inspirer de cet héritage de pragmatisme pour s'efforcer de créer enfin un Etat palestinien indépendant et viable, aux côtés d'un Israël en sécurité.
Cependant Ariel Sharon restera également comme l'instigateur de l'invasion du Liban en 1982, lorsqu'il était ministre de la Défense. Une commission d'enquête israélienne a conclu à la responsabilité indirecte mais personnelle de Sharon dans le massacre de centaines de civils palestiniens par ses alliés.
Pour sa part, Human Rights Watch (ONG) a également estimé regrettable que Sharon aille vers sa tombe sans répondre devant la justice de son rôle dans le massacre par une milice chrétienne libanaise en 1982 de centaines de civils palestiniens à Sabra et Chatila.
Samedi, une immense joie s'est manifesté de Gaza à Ramallah, et de Jénine jusque dans ces camps de réfugiés du sud de Beyrouth (Liban), à l'annonce du décès d'Ariel Sharon.
