Venise enfin interdite aux immeubles flottants
- Détails
- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Samedi, 09 Novembre 2013 18:58
Une mesure visant à interdire les gros paquebots dans le bassin de San Marco, à Venise a été promulguée par le gouvernement italien. Un seul de ces bateaux (100 000 tonnes et 300 mètres de long) déplace 130 000 tonnes d'eau et fragilise un peu plus les fondations sur pilotis des palais. Jusqu'à présent, la Cité des Doges subissait les assauts d'une dizaine de ces monstres marins par jour…
La circulation des ferries dans le Canal de la Giudecca sera interdite à compter du 1er janvier 2014, ce qui devrait réduire de 25% les passages devant la place Saint-Marc et de 50% les émissions polluantes. A partir du mois de novembre 2014, les paquebots de croisière seront bannis du bassin de Saint-Marc. Ils pourront néanmoins accoster à la gare maritime en passant par un nouveau canal.
Pour les navires de taille moyenne, le nombre en circulation dans le Canal de la Giudecca devra être réduit de 20% par rapport à 2012 à partir du 1er janvier 2014. Au maximum 5 bateaux par jour seront autorisés à stationner.
La tendance de ces dix dernières années vient de s’inverser, s'est réjoui Beppe Caccia, conseiller municipal. Beaucoup de Vénitiens, ainsi que de nombreuses associations pour la sauvegarde de la Sérénissime, tous amoureux de Venise partout dans le monde, dénonçaient cette situation potentiellement périlleuse pour son avenir ! En vain… face aux puissants lobbies des compagnies de croisière.
Ces derniers n'hésitent d'ailleurs pas à fustiger la loi avant même son application et à pronostiquer un déficit financier, lui aussi préjudiciable à Venise. Le tourisme étant une de ces principales ressources. Ces navires transportent deux millions de touristes par an…
Nous aurions préféré plus de réflexion sur ce sujet, car il y a 5 000 emplois en jeu. Aujourd’hui, Venise est le premier port d’attache en Méditerranée. Chaque bateau débourse 40 000 euros pour le mouillage. Avec cette loi, peut-être que les navires de croisière iront ailleurs ? s'interroge Massimo Bernardo, président du comité des croisières de Venise.