Hommage aux Morts de la Rue 2018

Petit Boudha, Roger, Zohra, Jean-Claude, Jozsef, Marie-France, Anaïs, Abdoul…

Ils et elles sont nombreux à décéder dans la rue, sur la voie publique et certains n'ont pas pu être identifiés…

Le plus jeune mort était un bébé d’à peine 15 jours, le plus âgé, un homme de 87 ans qui vivait à Nanterre.  Le collectif Les Morts de la Rue a recensé au moins 566 personnes* mortes sans chez soi. En France, en 2018.

La moyenne d'âge est de 48 ans, la majorité, sont des hommes mais 50 femmes sont décédées ainsi que 13 mineurs dont 6 étaient âgés de moins de 5 ans.

Selon le dernier recensement effectué par la mairie de Paris début 2019, les femmes représentent environ 12% des SDF de la capitale.

Des chiffres de plus en plus importants

Certaines personnes survivent dans la rue depuis plusieurs décennies, d'autres habitent dans des bidonvilles qui sont constamment détruits. Il y a aussi des jeunes sorties de l'Aide sociale à l'enfance dont 25% deviennent SDF… Et la plupart meurent de causes violentes : suicide, meurtre, drogues. La situation géopolitique mondiale influence également l’origine des SDF.

Beaucoup étaient originaires du Kosovo ou d’ex-Yougoslavie lorsqu’au début des années 2000, le collectif Les Morts de la Rue a entamé ce travail de recensement. Les données sont recueillies grâce à la veille médiatique et aux signalements reçus à l’association. Le nombre de décès n'a cessé d'augmenter entre 2002 et 2016. Mais cela ne veut pas dire nécessairement dire que les mort.es de la rue sont plus nombreux.ses. 

À l’époque, le collectif n’était pas autant connu qu’aujourd’hui, estime Cécile Rocca coordinatrice du CMDR. L’association n’était basée qu’à Paris, le pourcentage de décès en Île-de-France était aussi bien supérieur aux chiffres actuels, explique-t-elle.

Ce 2 avril, le CMDR  leur rend hommage et revendique que plus personne ne meurt à cause de la rue** !

Depuis le début de l'année 2019, au moins 108 personnes SDF sont décédées*…

 

*chiffres sans prétention d'exhaustivité établi chaque année ; selon l’institut de veille sanitaire, plus de 80% des décès de personnes en situation de rue resteraient inconnus. 

 

** Car c’est la rue qui tue ! Et non le froid…