Nouvelle Calédonie : Non au référendum sur l’indépendance à 56,4 %

Lors du référendum sur l’indépendance de ce dimanche 4 novembre, la Nouvelle-Calédonie a choisi de rester française : le Non l’a emporté avec 56,4 % des voix contre 43,6 %.

Un résultat très en dessous des prévisions des sondages qui évaluaient la victoire du Non entre 63 et 75 %.

L'île reste une collectivité française.

La population conserve la nationalité et la France continuera à exercer les compétences régaliennes.

Édouard Philippe, le Premier ministre, et la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, sont venus ce 5 novembre pour dialoguer sur place avec les politiques calédoniens.

Prévue par l'accord de Nouméa signé en 1998, la consultation électorale sur l’autodétermination était attendue depuis 30 ans afin de poursuivre le travail de réconciliation entre les Kanaks, autochtones du territoire et les Caldoches, population d'origine européenne qui avait été entamé avec les accords de Paris de 1988, après la prise d'otages et l'assaut de la grotte d'Ouvéa qui avait fait 25 morts en mai. Ces engagements avaient été signés après les violences des années 1980…

175 000 électeurs appelés aux urnes

Le taux de participation enregistré est proche de 80 %, avec la forte mobilisation d’une partie de la population qui n’a pas l’habitude de voter pour les scrutins nationaux.

Le PIB calédonien n’est pas comptabilisé dans celui de la Métropole mais le scrutin était attentivement suivi par Paris…

La Nouvelle-Calédonie est le 6e producteur mondial de nickel. Ce territoire français d’outremer a été colonisé en 1853. Il situé en mer de Corail dans le Pacifique sud  et représente 12 % de la Zone économique exclusive française (ZEE), un espace maritime non négligeable. Au carrefour de l’Asie du Sud-Est, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, l’archipel représente également une place géostratégique, proche de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud ou de l’Indonésie.

Je dois d’abord dire l’immense fierté que nous ayons passé ensemble cette étape historique. Une fierté que la majorité des Calédoniens aient choisi la France… une marque de confiance dans la République française, dans son avenir et ses valeurs, a déclaré Emmanuel Macron après l’annonce des résultats définitifs.

La raison financière s’est exprimée…

Une large majorité de Kanak a voté pour le maintien dans la France. Indépendantistes de cœur, ce choix leur était dicté par la raison, affirme Jenny Briff, correspondante de France 24 à Nouméa. Comment la Kanaky financerait-elle son système social local, bien meilleur que ceux des autres pays de la région ? Les incertitudes ont pesé…  Les aides sociales ne viennent pas de France  mais la Métropole finance d’autres dépenses et cela permet aux autorités calédoniennes de redistribuer… a expliqué Simon Loueckhote, ancien sénateur de l’ex-UMP au magazine Challenges. Ce sont les moins aisés qui ont le plus à perdre, a-t-il résumé. La Nouvelle-Calédonie est  autonome fiscalement : impôts et taxes sont récoltées à son seul profit mais bénéficie aussi des dotations de l’État en tant que collectivité locale. De plus, la France transfert chaque année 1,3 milliard d’€ pour assurer les missions régaliennes et mettre en place des programmes de défiscalisation, soit environ 15 % du PIB de l’archipel. Pour conquérir leur autonomie, les Calédoniens doivent prendre leur économie en main, la développer et faire en sorte que l’État français ait de moins en moins besoin de participer…, résume Bastien Vandendyck, analyste en relations internationales sur France 24

Un second référendum ?

Conformément aux accords de Nouméa, des élections pour renouveler le Congrès de Nouvelle-Calédonie se tiendront en mai 2019. Si un tiers de ses membres le souhaitent, un 2e référendum sera organisé.