SNCF : les syndicats accusent le gouvernement de mépris

Ce 18 avril, la grève de 20 % des personnels paralysait encore 2/3 trains.

Cela n’a pas empêché le gouvernement d’annoncer en conseil des ministres, la fin du statut cheminot pour les recrutements à partir du 1er janvier 2020.

A cette date, les établissements publics SNCF, et ses filiales SNCF Réseau et SNCF Mobilité, adopteront le statut de société anonyme, détenus à 100 % par des capitaux publics. Progressivement, l’Etat reprendra la dette de SNCF Réseau.

Mais le marché du transport sera officiellement ouvert à la concurrence pour les trajets  longue distance ainsi que pour les trains régionaux, de façon expérimentale. De même l’entreprise filialisera la branche fret.

Le calendrier a été validé sans considération pour la concertation menée par la ministre des transports : Elisabeth Borne souhaitait initialement temporiser… Les syndicats, en général, dénoncent un affront… la CFDT et l’UNSA, organisations les plus réformistes déplorent la brutalité des annonces.

Aucune concertation

Nous aurions pu tout de même être avertis ! proteste Roger Dillenseger secrétaire général de l’UNSA. J’ai appris cela dans la presse avant de recevoir un coup de fil du ministère. Mais c’est quoi ce passage en force !, fustige-t-il.

 Au début de la grève, 33,9% des cheminots étaient mobilisés. Au fil des jours, la participation a baissé à 19,8% ce 18 avril. J'ai fait deux jours de grève ce mois-ci. J’en ferai deux le mois prochain, témoigne un contrôleur. Les conducteurs grévistes étaient 77% de le 3 avril dernier, contre 60% aujourd'hui

La direction annonce des chiffres complètement faux, conteste Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail qui affirme que la grève pourrait durer encore 29 jours, voire plus…