Alexia Daval : son mari l’a étranglée… par accident !

Après une journée de garde à vue, Jonathann Daval, 34 ans, est passé du statut de veuf dévasté à celui de meurtrier présumé.

Il a reconnu avoir étranglé sa femme Alexia, ont annoncé ses avocats, ce 30 janvier.

Le mari a été mis en examen pour meurtre et encourt désormais la réclusion à perpétuité…

C'était un accident… Il y a 2 victimes, a déclaré aux médias Me Randall Schwerdorffer.

Ils avaient une relation de couple avec de très fortes tensions. Alexia avait une personnalité écrasante, il se sentait rabaissé, écrasé. A un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop, qu'il n'a pas su gérer, a-t-il dit.

Rien ne justifie, n’excuse que l’on frappe, tue sa femme ! Rien ! a aussitôt réagi vivement Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l’égalité Femmes/Homme.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex…

Dans les violences faites aux femmes, il y a toujours un moment où la victime, devient la cause du crime qu’elle a subi… s’indigne également sur Twitter Laurence Rossignol, ancienne ministre des Droits des femmes.

C'est tout à fait indécent et extrêmement choquant, c'est un retournement où l'agresseur, le criminel se présente comme victime… estime Muriel Salmona, psychiatre spécialisée en traumatismes et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie, sur  franceinfo. Que l'avocat d'un meurtrier présumé emploie le mot victime pour quelqu'un qui a été à l'origine de la mort de sa femme et qui a dissimulé et trompé tout le monde pendant 3 mois, c'est intolérable, souligne-t-elle.

Toujours sur Twitter, de nombreuses journalistes ont fustigé la défense choisie par l'avocat : Alexia Daval est-elle coupable d'avoir été tuée par son mari ?  questionne Agathe Ranc.

 Je ne regrette rien de ce que j’ai dit, a répondu Me Schwerdorffer qui pensait vraiment avoir à défendre un innocent…  Je ne suis pas un professionnel de la communication, s’est-il justifié.

Alexia Daval, 29 ans, n'est pas revenue de son jogging, le 28 octobre 2017, à Gray-la-Ville (70). Son mari, avait a prévenu les gendarmes. Le corps de la jeune femme avait été retrouvé calciné, 2 jours plus tard, dissimulé sous des branchages, dans le bois de Velet-Esmoulin, à plusieurs km de son parcours habituel.

Début novembre, Edwige Roux-Morizot procureure de Besançon, avait déclaré lors d'une conférence de presse que l’autopsie avait révélé que la victime avait subi des violences physiques et que son décès était lié à une asphyxie. 

Dès fin novembre, des rumeurs évoquant un couple en crise, insinuaient le doute sur la culpabilité du mari. Mais, selon leur avocat, les parents d’Alexia n’ont jamais soupçonné leur gendre. En public, Jonathann Daval était sans cesse apparu ému, parfois en pleurs.

Des larmes aux aveux, 3 mois de mensonges

Le 2 novembre, Jonathann Daval n’avait pas eu la force de prendre la parole lors des remerciements de la famille d’Alexia face à l’élan de générosité de leurs voisins. Il avait donc laissé sa belle-mère lire l’appel à la marche silencieuse. Son beau-père avait alors passé son bras sur son épaule, pour le soutenir.

Le 4 novembre, il avait participé à l’une des courses pour rendre hommage à son épouse que des joggeurs avaient organisées dans toute la France. Tous croyaient encore qu’Alexia avait été tuée pendant son footing matinal.

Le 5 novembre, le mari n’avait pas non plus réussi à retenir ses pleurs le jour où 8 000 personnes s’étaient réunies à Gray. Des sanglots dans la voix, il avait lu un texte émouvant dédié à Alexia, puis défilé en tête du cortège, une rose à la main.

Ses beaux-parents l’avaient alors soutenu, physiquement et moralement sans discontinuer.

Le 8 novembre, lors des obsèques, Jonathann Daval est arrivé bouleversé à l’église de Gray, une fois de plus épaulé par son beau-père. A chaque apparition publique, les 2 hommes apparaissent très proches et soudés.

Aujourd’hui, chacune de ses larmes est perçue différemment…