APB : 87 000 bacheliers sans affectation !

Jusqu’à présent, obtenir le baccalauréat était la seule condition officiellement requise pour s'inscrire à la fac, dans la filière de son choix mais être reçu en série S, mention très bien et recalé à l’admission post-bac (APB), ça existe, oui.

Un exemple éloquent qui démontre l’absurdité de ce système qui a déjà fourni, années après années de nombreuses preuves de son inefficacité…

La plateforme numérique est censée faire correspondre 12 500 formations avec 6 millions de vœux de lycéens de terminales qui s’y s'inscrivent dès janvier… pour simplifier les démarches, il paraît !… !??

APB = crises de nerfs assurée

Un gâchis inacceptable, a admis au micro de France Inter ce 17 juillet, Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur du gouvernement d’Edouard Philippe qui estime anormal que l’avenir d’un jeune dépende d’un logiciel informatique. Dénonçant une situation injuste et qui n'a aucun sens, la ministre s’est, de plus, engagée à faire cesser l’affectation étudiante au tirage au sort dès 2018.

Une concertation pour la réforme d’accès à l’université et l’orientation des futurs étudiants doit démarrer dès aujourd’hui. Pour trouver une solution, syndicats étudiants, présidents d’université, représentants du ministère et des associations de parents d’élèves se retrouvent pour les premières négociations destinées à redéfinir les modalités d'entrée à l’université et trouver rapidement des solutions, a insisté

Les syndicats estiment qu’avec  86 969 bacheliers ou de première année en réorientation sans proposition, il y a urgence !

Depuis 2 ans, les universités doivent accueillir 40 000 jeunes de plus chaque année. La tendance devrait se poursuivre jusqu'en 2022… On est face à une explosion démographique (...) avec de plus en plus de bacheliers, explique Kenza Occansey, coordinateur national de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), à francetvinfo. Mais, le baby-boom ne nous est pas tombé dessus à l'instant, rappelle-t-il, fustigeant le manque d’anticipation des autorités compétentes… Rien n'a été fait !. On sait par exemple qu'ils seront 170 000 de plus d'ici 3 ans. Déjà l'année dernière, 30 000 jeunes se sont retrouvés sans affectation à la rentrée…

Mettre l’exigence au bon endroit

Frédérique Vidal met également l’accent sur les progrès à réaliser en matière d’orientation afin que le futur étudiant ait conscience à l’avance des moyens à déployer pour réussir. Il y a ce que l’on a envie de faire et ce que l’on va devoir faire pour cela, souligne-t-elle. En effet, 30% des inscrits abandonnent les cours avant la fin du premier semestre et seulement 40% obtiennent leur licence, en 3 ou 4 ans…

Début juillet, le Premier ministre avait évoqué des contrats de réussite étudiante, qui indiqueront aux jeunes les prérequis pour réussir dans la filière visée. Frédérique Vidal affirme que cet engagement reposera sur les souhaits exprimés par les futurs étudiants ainsi que les exigences propres à chaque cursus diplômant et les capacités d'accueil des formations. Des places seraient réservées à des lycéens qui ne répondraient pas aux prérequis mais dont le dossier prouverait la motivation, comme par exemple des compétences acquises hors du cadre scolaire, explique Gilles Roussel, président de la CPU qui évoque aussi la possibilité d'une année de remise à niveau pour certains postulants.

Reste à définir exactement les prérequis, qui pour Jimmy Losfeld, président de la Fage, peuvent abriter le meilleur comme le pire. Ce n'est pas à l'université d'imposer un choix à un lycéen, déclare-t-il. La Fage souhaite l'instauration d'une véritable orientation, qui responsabilise le jeune et lui permette de comprendre les formations de l'enseignement supérieur, en fonction de ses compétences et ses aspiration, dès les années lycée. Il faut profiter de la réforme annoncée du bac pour dégager du temps destiné à de l'accompagnement individualisé ajoute-t-il.

Pour l'Unef, autre grand syndicat étudiant, prérequis ou contrat de réussite cachent une sélection déguisée… Ce que refuse et combat absolument Lilâ Le Bas, la présidente. L’Unef dénonce avant tout un manque criant de moyens et réclame un travail sur l'orientation pour les lycéens, des licences moins spécialisées, des places supplémentaires avec une augmentation du budget pour les universités.